Les enfants de la Résistance 7. Tombés du ciel

L es Allemands cherchent activement les survivants d’un avion allié abattu juste au-dessus de Pontain l’Écluse. Les membres du Lynx, un petit groupe mené par une poignée de jeunes, comptent les trouver avant eux. Ils espèrent ensuite se servir de leurs contacts pour conduire les militaires hors de France. Pour y arriver, un des trois gamins, François, fait preuve d’impétuosité. Est-ce pour la cause ou pour impressionner Lisa, laquelle n’a d’yeux que pour le sage Eusèbe ?

Bien que les lieux, les événements et les gens demeurent fictifs, Vincent Dugomier inscrit son récit dans une trame historique bien réelle. Dans ce septième tome, tous se réjouissent que le général de Gaulle ait créé le Conseil national de la Résistance, un réseau de cellules tissant sa toile partout dans l’Hexagone. Tous étant désormais interdépendants, il ne faut surtout pas prendre de risques inconsidérés.

La relation entre les jeunes révolutionnaires se révèle, en quelque sorte, la mise en abyme de ce qui se trame à l’échelle du pays. Si un des adolescents est trop téméraire, non seulement il se met en danger, mais il peut aussi compromettre ses amis et, ultimement, affaiblir la structure constituée quelques mois auparavant. Le fougueux rouquin se fera du reste rappeler à l’ordre par ses acolytes.

Le patriotisme se montre au rendez-vous. La moitié des habitants du village pestent, plus ou moins ouvertement, contre les troupes du troisième Reich ; même celle qui semble s’en accommoder attend silencieusement et impatiemment les secours britanniques et américains. Il n’y a, étrangement, pratiquement pas de collabos dans cette société et tous rivalisent d’imagination pour se moquer de l’occupant et lui miner le moral.

D’entrée de jeu, le dessinateur Benoît Ers chorégraphie un spectaculaire affrontement aérien constituant le point de départ de la narration. Mais au-delà de ces gestes d'éclat, les détails sont loquaces. Par exemple, l’omniprésence des représentations du maréchal Pétain, des extraits de journaux et de correspondance, un vieux bidon d’huile Energol ou encore un moulin dans lequel un personnage moud des glands pour produire un café imbuvable. Puis il y a les papillons colorés, véritables leitmotivs tout au long de l’ouvrage. Les temps sont durs, la vie suit toutefois son cours.

Les enjeux soulevés par cette série se veulent universels. Il est entre autres question de loyauté, de courage et de solidarité. La saga a un côté Club des cinq et des visées didactiques assumées (un dossier est d’ailleurs présenté en fin d’album) ; cela dit, le projet éducatif sous-jacent n’enlève rien au plaisir de la lecture.

Moyenne des chroniqueurs
7.0