Les enquêtes de Sgoubidou

A lors qu’il a inspiré l’un des plus fins limiers du petit écran, la « vraie » vie de privé de Sgoubidou s’avère bien terre-à-terre. Les enquêtes se font attendre et les instants où l’on peut démasquer un vilain encore plus. Certes, son maître, un optimiste indécrottable, fait tout son possible pour le motiver et le stimuler. Seulement, il faut l’avouer, en y regardant de près, c’est quand même vachement moins bien qu’à la télévision.

Pastiche vaguement méchant teinté d’une lointaine nostalgie d’heures enfantines passées à regarder des dessins animés, Les enquêtes de Sgoubidou est un recueil de petites histoires sans queue ni tête et globalement dénuées de véritable enjeu. Le héros est un pseudo-chien apathique doté de l’énergie d’une méduse à marée basse, qui plus est flanqué d’un compagnon imbécile heureux totalement déconnecté de la réalité. Leurs affaires ? Elles sont aussi inexistantes qu’imaginaires. Cathon a poussé le curseur de l'absurde au maximum et s’amuse autant qu’elle se défoule gratuitement.

Le résultat surprend un peu au départ et arrive parfois à faire sourire grâce à quelques (trop) rares audaces moins politiquement correctes ou entendues. Cependant, force est de constater que le soufflé se dégonfle immédiatement au moment où le lecteur réalise que ces tentatives humour faussement au premier degré se limitent à une succession de saynètes dignes des pires « stoner movies » du répertoire. Visuellement, le trait sympathique tout en rondeur de la dessinatrice sauve un peu la donne en apportant un peu décalage à ce qui pourrait passer pour un album jeunesse. Finalement, il ne reste malheureusement pas grand-chose à sauver de cet assemblage hétéroclites de mauvais gags mal bidouillés.

Trop limité sur le fond et ses développements, Les enquêtes de Sgoubidou peine à convaincre, malgré son emballage soigné (fausses réclames vintage, format pulp fort à propos).

Moyenne des chroniqueurs
3.0