L'École buissonnière

L es troupes d'Adolf Hitler tiennent Paris. Lorsque quatre adolescents ont maille à partir avec un militaire allemand, leur seul choix est la fuite. Ils se rendent en Corrèze où ils rejoignent les maquisards. Ils reviendront juste à temps pour passer leur baccalauréat.

Patrice Ordas (décédé en décembre 2019) décrit le climat régnant dans la ville occupée à l’aide d’une galerie de personnages secondaires polarisés ; bon nombre sont résignés, d’autres collaborent et quelques-uns résistent. Chacun ne sachant trop à quelle enseigne loge son voisin, la peur et la méfiance sont omniprésentes. Certains craignent la Gestapo, d’autres les représailles des résistants. Cette partie est très réussie, tout comme l’exode et l’arrivée des fuyards en Nouvelle-Aquitaine.

Il est par la suite assez difficile de s’y retrouver. L’histoire commence dans les derniers jours de 1943 et se termine avec les épreuves de fin d’études, vraisemblablement tenues en juin 1945, puisque des acteurs évoquent la libération du camp de Buchenwald, laquelle s’est passée en avril de la même année. Le lecteur peine à comprendre que dix-huit mois se sont écoulés. Disons que les ellipses sont survitaminées ou qu’il manque une vingtaine de pages pour approfondir le passage des gamins dans la Résistance.

Alain Mounier propose pour sa part un agréable dessin réaliste en couleurs directes. Largement dominées par le bleu et le marron, ses illustrations traduisent bien la tristesse ambiante de l’époque. Son travail à l’aquarelle se montre réussi lorsqu’il représente des immeubles, il s’avère cependant plus agaçant dans les visages des comédiens où apparaissent des excès de jeux d’ombre et de lumière.

Un récit touchant, souffrant toutefois d’un certain déséquilibre.

Moyenne des chroniqueurs
6.0