Europa 1. La Lune de glace

Europa, une lune satellite de Jupiter, ne répond plus ! Les scientifiques à l'origine du projet sont sans nouvelles des deux expéditions successives dépêchées sur place afin d'étudier un phénomène d'océan souterrain. Une nouvelle équipe hétéroclite d'astronautes est donc constituée, dans laquelle figurent le capitaine Suzanne Saint-Loup et le commandant de bord Paul Douglas. Leur mission ? Comprendre ce qui s'est passé loin, très loin de la Terre.

Après Trent, Amazonie et Kenya entre autres, les illustres compères de la bande dessinée Leo et Rodolphe, unis par les liens sacrés de la narration, collaborent à nouveau dans leur domaine de prédilection : le « planet opera », une branche de la science-fiction abordable dans son principe de découverte et d'étude de nouvelles planètes. De surcroît, elle est peu agressive et légèrement teintée de réalisme.

Une marque de fabrique qui a largement fait ses preuves auparavant et que le duo maitrise sur le bout des doigts. Elle est également audacieuse puisqu'elle incorpore quelques idées originales à travers un mélange de thèmes plutôt inattendus, et les auteurs n'oublient pas de conserver un lien permanent avec la civilisation telle qu'elle est présentée. Présentement, c'est la religion et le mysticisme qui viennent se télescoper à la science et aux technologies. Leur expérience mutuelle dans ce thème leur permet de distiller suffisamment d'éléments pour, d'une part, susciter la curiosité et l'étonnement, et pour, d'autre part, parvenir à déclencher un intérêt qui atteindra son apogée en fin d'album. Une galerie de personnages disparates et caractériels vient contaminer le relationnel au sein de l'équipage, renforçant ainsi l'histoire de cette entrée en matière totalement indépendante de Centaurus.

« Ce n'est pas à coups de missions et de découvertes qu'on étouffera la gloire du Tout-puissant. » - Un ecclésiastique

Avec des arrières plans travaillés et des finitions soignées sur les différents vaisseaux et les bases spatiales, le dessin atteint son objectif. Il faut dire que Zoran Janjetov connaît parfaitement son sujet, puisque, est-il besoin de le rappeler, il est l'illustrateur de l'œuvre phare Les Technopères ? Pour finaliser son divertissement, le propos de Leo est prié d'aller à l'essentiel, n'encombrant pas les bulles en détours explicatifs inutiles. De cette façon, les cases respirent et cèdent la place à des couleurs de circonstance.

Dans la lignée d'Aldébaran ou encore de Bételgeuse, avant même de parcourir La lune de glace, le lecteur saura qu'il tient entre les mains un premier tome de qualité qui ne le décevra pas.

Moyenne des chroniqueurs
6.3