Akkad 1. Akkad

D es insectes géants s'emparent petit à petit de l'espace temps terrestre, laissant les humains complètement désemparés. Face à eux, ils sont cinq et ont été choisis pour subir un traitement chimique dopant leurs intelligence afin de trouver une parade à l'invasion de ces profanateurs venus de nulle part. Mais comme toute drogue, celle du Professeur Kessler provoque le manque et, là, qui pourra prédire les agissements du groupe ?

Connu pour sa série Mélusine, Clarke s'essaie ici au genre de la science fiction dans ce one-shot où les monstres attaquent la ville. Cela vous dit quelque chose ? L'auteur dit s'être inspiré de Starship Troopers, Des fleurs pour Algernoon et de La stratégie Ender. Sur ces bases classiques ambitieuses, le scénariste imagine donc une sombre intrigue de manipulation de l'esprit d'individus, de boucles temporelles et de vengeance radicale. La chronologie est assez confuse, notamment à cause d'interludes énigmatiques qui parsèment les chapitres et l'absence de transitions entre les différents évènements. Ajoutez à cela une terminologie scientifique parfois pompeuse, la lecture se révèle de ce fait un brin laborieuse. Les personnages ont une psychologie peu développée, par conséquent, l'empathie a du mal à se construire. Le résultat est froid, cynique et implacable quant aux basses motivations des terriens. Pas un pour rattraper l'autre.

La couverture annonçait des créatures plutôt bien fichues et un cadre post-apocalyptique alléchant ; le lecteur aurait donc aimé pouvoir s'y attarder un peu plus. Dommage, car les décors sont épurés et la majorité des cases est dédiée aux personnages, banals. Le traitement graphique est sobre, générant une atmosphère assez oppressante.

Davantage récit cérébral qu'histoire où l'action prime, les frontières de Akkad sont au final assez floues et risquent de perturber les fans du genre qui, au lieu du frisson, auront l'amertume.

Moyenne des chroniqueurs
5.5