Les rivières du Passé 1. La voleuse

E t si plusieurs réalités d’un même lieu, reliées entre elles par une simple porte, pouvaient coexister ? En acceptant, pour le compte d’un collectionneur peu scrupuleux, de voler un énigmatique pendentif à une mystérieuse inconnue, Lynn plonge bien malgré elle dans un Paris moyenâgeux mis à sac par des créatures démoniaques obéissant aux injonctions d’un Maître de la Peur. La surprise passée, elle comprend qu’il lui faut rapidement choisir un camp…

Édité par Daniel Maghen, Les rivières du passé réunit Stephen Desberg et Yannick Corboz dans un récit mené tambour battant.

En posant le principe d’univers parallèles, le scénariste du Scorpion hybride les genres et peut travailler des contextes historiques distincts avec, comme dénominateur commun, un inestimable médaillon à l’effigie du dieu Aton. Épopée de fantasy historique et thriller contemporain sont alors les deux facettes d’une seule histoire où, d’un monde à l’autre, Lamia entraine Lynn dans une quête autant ésotérique que mystique, puisque l’émergence de la première religion monothéiste semble être le thème sous-jacent de ce diptyque.

Aux pinceaux, Yannick Corboz livre une partition graphique où le trait est omniprésent, que ce soit pour symboliser les mouvements ou souligner les physionomies. Variant la précision de son dessin en allant parfois jusqu’à l’esquisse, la lisibilité des planches n’est cependant jamais vraiment prise en défaut grâce à l’expressivité des regards et la gestion de couleurs. Il se dégage de l’ensemble une intention immédiatement perceptible, même si, visuellement, certaines séquences peuvent s’avérer confuses.

Intense, puissant et non dénué d’une certaine sensualité, La voleuse transporte instantanément le lecteur dans une poursuite sanglante et échevelée à la recherche de rêves endormis et de visions oubliées…

Moyenne des chroniqueurs
6.0