La part de l'ombre 1. Tuer Hitler

D écembre 1938 : Maurice Bavaud veut assassiner Hitler, mais il hésite et finalement, abandonne. Quelles étaient ses motivations ? Pour qui agissait-il ? Malgré sa condamnation à mort en 1941, un nouveau procès en réhabilitation demandé par son père qui cherche à laver sa mémoire se déroule en 1955, en pleine Guerre froide. Guntram Müller et Wolf Fiala, deux journalistes au Berliner Zeitung, vont tenter d'éclaircir les nombreuses zones d'ombre qui entachent cette affaire…

Patrice Perna (Darnand, le bourreau français, Forçats, Kersten, médecin d'Himmler), en adepte des fictions historiques, s'attache à mettre ici en lumière un fait pour le moins méconnu qu'il a découvert dans un roman de Philippe Kerr : le destin insolite de Maurice Bavaud, guillotiné après avoir tenté de tuer le Führer à Munich. Trois questions essentielles ressortent de cette bande dessinée : d’une part, Il s’agit de déterminer si un meurtre au nom de principes supérieurs et universels doit être traité par la justice selon les mêmes termes qu’un acte crapuleux ; ensuite, comment le jeune homme a pu aborder de si près le leader nazi, et enfin, de revenir sur la neutralité suisse, un concept derrière lequel semblent se dissimuler des alliances secrètes. Le scénariste parvient à articuler ces interrogations avec intelligence et habilité. En effet, le récit est passionnant car il s’appuie sur le personnage imaginaire de Guntram Muller, qu’il implique adroitement dans un contexte documenté solide et cohérent.

Le graphisme de Francisco Ruizgé (Luxley) possède une rigueur et un réalisme assez poussés qui, associés aux couleurs pâles, instaurent une austérité qui colle plutôt bien avec l'ambiance de mystère de cette époque trouble et teintée de méfiance et de crainte.

Dans ce thriller historique, les artistes renouvellent l'intérêt pour une période agitée maintes fois abordée en tenant en haleine le lecteur qui n'attend qu'une chose, la suite ! (Prévu en deux tomes).

Dans le même registre : Lire la chronique de L'espion qui croyait.
Lire la chronique de Hitler doit mourir.

Moyenne des chroniqueurs
7.0