Le grimoire d'Elfie 1. L'Île Presque

D epuis qu'elles sont orphelines, Magda et Elfie logent chez leur tante revêche . Lorsque leur ainée, Louette, qui vient d'atteindre la majorité, déboule au volant d'un vieux bus anglais transformé en librairie ambulante pour récupérer ses deux petites sœurs avec l'aval du juge pour enfants. L'espoir et la liberté se profilent. Les trois jeunes filles partent sillonner les routes de France pour vendre des livres. Mais s'il y en a un qui suscite réellement la curiosité, c'est bien celui qu'Elfie a reçu en héritage de sa mère et sur lequel il est inscrit : « Nourris-moi ».

Avec des notions telles que l'amitié et l'amour, Le Grimoire d'Elfie est un condensé de sentiments nobles. Mais, et heureusement pour l'intérêt, le propos ne se cantonne pas uniquement à ces valeurs. Alors qu'une toute jeune héroïne se découvre des talents de magicienne, son étape familiale la conduit dans un petit village breton qui sera l'occasion pour elle de mettre ses nouvelles aptitudes en exergue afin de retrouver un timbre précieux et, par la même occasion, de faire cesser une querelle de voisinage ancestral. Dans un registre dont elle connaît et maitrise parfaitement les rouages, Audrey Alwett (Triskell & Princesse Sara) s'appuie sur les talents scénaristiques de Christophe Arleston pour solidifier la trame de l'histoire et donner de l'épaisseur à une histoire dont le lecteur aura du mal à s'extraire. Si ce premier volet tient toutes ses promesses, c'est aussi grâce au dessin séduisant de Mini Ludvin. Son trait tout en courbe, son souci du détail sur les plans serrés et sur les faciès afin de leur donner de l'expression ainsi que quelques scènes présentées sous la forme d'albums photos fournissent un plaisir qui durera près de quatre-vingt pages .

Ciblée avant tout jeunesse, cette première enquête qui mêle habilement magie primaire et intrigue champêtre saura également séduire le public adulte, lequel, probablement, se surprendra à vouloir être resservi.

Moyenne des chroniqueurs
6.0