Sans-Âme 1. Tome 1

L e champ de bataille pullule de corbeaux, attirés par les cadavres qui jonchent la terre rougie de sang. Les conquérants achèvent les derniers agonisants. Aujourd'hui, la nouvelle recrue s'est bien battue, elle a mérité son fil d'or ! S'il fait maintenant parti des Sans-âmes, le vainqueur aux cheveux blonds a toujours des difficultés à agir en tant que tel. Il est Ian Aranill, mais pour combien de temps encore ? Au contact de la troupe aux nerfs d'acier, qu'apprendra-t-il sur lui-même ?

Après s'être fait connaitre par les séries Morgana et Redhand, Mario Alberti continue d'explorer graphiquement le genre fantastique, ici dans un registre médiéval guerrier. Son style réaliste de bonne facture a su s'affranchir des codes du classicisme pour acquérir une certaine personnalité qui se reconnait, notamment au niveau de la "gueule" de ses personnages. La colorisation se révèle particulièrement bien choisie pour générer des ambiances crépusculaires et mystérieuses, l'entrée dans l'intrigue est immédiate. Le découpage travaillé de manière dynamique assure une lecture très agréable et fluide.

Luca Enoch met en scène un groupe de combattants duquel se démarque un jeune soldat, pas totalement endurci ni blasé par la sauvagerie des combats. Ce premier tome dévoile peu de choses, mais juste assez pour que le lecteur veuille explorer les origines de ce monde relativement barbare dans lequel un héros parait bien trop tendre pour y survivre longtemps. L'absence de scrupules et la morale douteuse des mercenaires opposées à l'humanité de leur compagnon fraîchement promu sont propices aux échanges qui enrichissent la trame de l'histoire. Si les péripéties n'abondent pas, le rythme latent induit une tension qui tient en haleine.

Début d'une série intrigante qui, si elle n'est pas trépidante, captive néanmoins grâce à de nombreux atouts, notamment graphiques. C'est largement suffisant pour vouloir connaître la suite.

Moyenne des chroniqueurs
7.0