Indochine (Pécau/Maza) 1. Adieu, vieille Europe

L a Seconde Guerre mondiale est sur le point de s'achever. Pour le Lieutenant Baverel, aviateur français au sein de l'U.S Air Force, il est temps de se remettre des graves blessures occasionnées par un dernier raid aérien allemand dont il est jugé responsable par sa hiérarchie. Pour échapper à la cour martiale qui lui pend au nez et continuer à exercer son métier, l'opportunité de s'engager dans l'armée de l'air lui est offerte. Ni une, ni deux, il lui faut se remobiliser pour partir combattre en Extrême-Orient, où l'attend beaucoup plus qu'un simple conflit.

Armand Baverel (1929 – 2015) fut d'abord un mécanicien avant de devenir un pilote d'aviation. Il était considéré par ses pairs et les autorités comme un virtuose et un casse-cou du pilotage. Vétéran des guerres d'Indochine et d'Algérie, « La Bavouse » a fait l'objet de six citations et de nombreuses décorations pour faits d'armes qui récompensent des états de service exceptionnels. Indochine, la nouvelle série de Jean-Pierre Pécau, se charge de retracer une partie de la vie de ce personnage hors du commun.

Attention, bouclez vos ceintures et vérifiez vos parachutes, car les premières planches de Maza donnent le vertige, assurant une excellente immersion au sein des Mustangs et autres P47 Thunderbolt. Dans le registre, l'illustre dessinateur de Wunderwaffen possède de nombreuses heures de vol à son actif. Son trait, particulièrement réaliste, parvient avec aisance à reproduire parfaitement ce que furent certainement et autrefois les violentes scènes de batailles aériennes, le tout, au sein de vastes étendues de cases. Remises de ces émotions fortes, les pages dévoilent ensuite un scénario qui s'attache d'abord à présenter le contextes politique, puis, se focalise sur l'itinéraire singulier du militaire en passe de devenir un héros. De l'aventure, du dépaysement, une multitude de détails techniques, sans omettre les premiers enjeux de cette campagne contre l'indépendance vietnamienne, parviennent à compenser le peu d'intrigue et de suspense, lesquels commenceront seulement à se faire ressentir en toute fin de ce premier tome.

Malgré quelques longueurs et une lente mise en place, Adieu, vieille Europe offre de bonnes sensations et promet le meilleur pour la suite.

Moyenne des chroniqueurs
6.0