Le printemps suivant 1. Vent lointain

P our Margaux, la grisaille de sa vie de mère célibataire à Paris touche à sa fin. Le soleil du Pays basque lui tend les bras et avec lui, les promesses radieuses d'une nouvelle vie de couple recomposé. Mais, rapidement, la promiscuité avec son nouveau compagnon et son enfant génère des tensions dont elle se croyait désormais à l'abri. Simple rappel à l'ordre ou l'histoire est-elle en train de se répéter ?

« Dans un couple, il ne suffit pas de parler, encore faut-il s'entendre » - Jean-Paul Dubois - Écrivain

Former un couple, c'est, parait-il, n'être qu'un. Si oui, lequel ? Car, et à défaut de concrétisation d'une forme de symbiose parfaite, quel caractère des deux conjoints prendra inexorablement le dessus pour étouffer ou éteindre lentement l'autre ? Parce que, et hormis un sens littéraire bien défini, la notion de «couple» peut être successivement et promptement synonyme de bonheur incommensurable comme de destruction, ferme et définitive.

Après sept années de recul et de disette, Margaux Motin (La Tectonique des plaques, La femme parfaite est une connasse) signe, pour le plus grand plaisir de ses nombreux fans, son retour avec une bande dessinée autobiographique. Tel Un gars, une fille avec «par-dessus le marché» des enfants, elle fait l'étal des aléas d'une vie à deux, une introspection minutieuse faite d'espoirs et de doutes. À l'image de son coup de crayon, spontané et dynamique dans la plus pure des traditions, la sincérité du propos, tout comme la narration sont teintées de caricature. Avec beaucoup de réalisme, et de malice aussi, elles dénoncent l'absence de concession au sein du foyer et alertent sur les dangers qui attendent le rapprochement ou l'union. L'humour, l'arme principale de l'autrice, est omniprésent dans les scènes de son quotidien où elle parvient à se moquer de son propre comportement, et ce, malgré une part évidente de féminisme. Mais, derrière la dérision et le burlesque se cache la gravité de la situation, et c'est bien cela qui interroge et interpelle le plus.

Le Vent lointain, premier tome du Printemps suivant, souffle fort sur la relation amoureuse et conjugale. Quand certains frémiront pour y trouver la photographie de leur propre situation, d'autres, un peu moins concernés, ne sentiront qu'une légère bise.

Moyenne des chroniqueurs
6.0