La geste des Princes-Démons 1. Le Prince des étoiles

À la mort de son grand-père, Kirth Gersen se voit confier, en guise d'héritage, la lourde tâche de traquer et d'exterminer les assassins de ses parents, cinq Princes-Démons. Pendant des années, l'orphelin a formé son corps et son esprit dans ce but. Aujourd’hui, l'occasion se présente enfin, il rencontre un homme qui travaille pour le compte de l'un d'entre eux, Attel Malagate, dit le Monstre. La chasse est lancée.

Même pas peur ! Le prolifique et touche-à-tout Jean-David Morvan s'attaque à un des monuments de Jack Vance, La geste des princes-démons. Première partie du Prince des étoiles, cet épisode met en place l’intrigue principal, à savoir la vengeance du héros à l'encontre des criminels responsables du massacre et de la déportation des habitants de son village natal. Le lecteur assiste donc à une enquête à la Sherlock Holmes, avec suivi d'indices et interrogatoires, entrecoupés de quelques combats. Simple et classique, ce postulat vaut surtout pour la crédibilité et la richesse de l'univers créé par le romancier. En effet, la narration manque de souffle, la tension et le drame se faisant désirer. Pour le moment également, la personnalité du personnage principal reste peu développée, un grand pan de son enfance et son ressenti profond demeurent obscurs. Le récit s'attache donc à présenter le déroulement des investigations du vengeur, ses déductions et ses interactions avec les différentes relations du meurtrier.

Le fan de space-opera trouvera une ressemblance entre les styles de Paolo Traisci et de Serge Pellé (Orbital). Le dessinateur est manifestement plus à l'aise dans les gros plans, de superbes pleines pages compensent le trait parfois maladroit et les petites erreurs de proportions des planches découpées. Au delà de cela, l'ambiance et le monde représentés abondent de détails et de trouvailles. L'ensemble se révèle au final relativement correct et agréable à lire, car la superbe colorisation de Fabio Marinacci apporte une grande plus-value à l'ouvrage, avec des effets de matière qui accordent densité et luminosité.

Ce début d’adaptation s'avère somme toute relativement factuel, la tragédie originelle et le développement chiche des protagonistes ne suffisant pas à créer de l'empathie. Néanmoins, l'univers imaginé se révèle suffisamment intrigant et riche pour donner l'envie de continuer l'exploration. Dix tomes sont prévus pour la célèbre pentalogie.

Moyenne des chroniqueurs
5.0