Info édition : L'album bénéficie d'une nouvelle gravure. Trois page additionnelles de bande dessinée, initialement publiées dans le dernier numéro du magazine (A suivre) à la suite d'un voyage à Brasilia, ont été rajoutées au récit principal. La postface a été augmentée, sa maquette révisée et enrichie de nouvelles illustrations.
Résumé: Urbicande. Une ville altière, majestueuse, conquérante. Ses lignes d’une pureté sans pareille font l’admiration de tous ; peut-être sa splendeur en fait-elle la ville des villes, dans l’univers des Cités Obscures.
Pourtant, l’urbatecte Eugen Robick, l’un des grands artisans de ce rayonnement architectural, est insatisfait. La Commission des Hautes Instances, véritable gouvernement d’Urbicande, lui refuse l’aménagement dans la cité d’un troisième pont qui, prétend Robick, rétablirait un équilibre urbain gravement menacé. C’est dans ce contexte de tension politique et émotionnelle qu’un étrange objet fait son apparition sur le bureau de Robick : une structure cubique évidée d’origine inconnue, faite d’un métal apparemment indestructible, et qui commence lentement à croître et proliférer…
Plus de vingt ans après sa publication initiale, La Fièvre d’Urbicande n’a pas pris une ride. Un maître-album impressionnant de maîtrise, passionnant de bout en bout, et qui demeure, aujourd’hui encore, l’un des épisodesmajeurs du cycle des Cités Obscures.
La fièvre de l'Ubricande dépeint notre condition humaine.
Robick sort en colère du bâtiment statique de l'académie où il a tenté d'expliquer aux dirigeants d'Ubricande que l' "interférence", sous forme de réseau, connaît une croissance exponentielle.
L'impuissance de l'individu est saisie dans les proportions du dessin. Bientôt, les proportions de cette interférence démontreront également la relativité du pouvoir du régime.
Face à un bombardement incessant et auto-induit d'"interférences" telles que les virus, la révolution numérique, la sixième extinction, nous réagissons et nous nous connectons en tant que société, à l'instar de l'individu, dans une réaction de fuite (religion), de combat (progressivité et révolution) ou de gel (immobilisme et conservatisme).
En route vers la prochaine "dystopie ou utopie", dans un magnifique livre maintenant en couleurs!
Megalito34
Le 19/06/2019 à 10:32:21
Chef d'oeuvre. Cet album est devenu iconique: quand on dit Cités Obscures on voit immédiatement le Réseau qui enserre la ville et se développe sans fin. Laissez tomber la vraisemblance :-) et acceptez les images de Schuiten comme autant de symboles et d'allégories... Alors vous le suivrez dans son rêve et vous en tirerez toujours quelque chose.
BIBI37
Le 18/07/2010 à 16:44:06
Un deuxième tome tout aussi troublant que le premier.
Ici on voit apparaitre sans raison un cube qui se met à grossir jusqu'à intégrer complètement une ville.
L'oeuvre est matière à réflexion sur de nombreux sujets tel l'urbanisme ou la condition humaine.
Mais cette BD est tout aussi déroutante que le tome 1.
A réserver aux amateurs.
4/10.
matignon
Le 13/02/2008 à 19:26:57
Oeuvre superbe par le graphisme mais aussi par la richesse et la profondeur des idées. A la première découverte le lecteur est transporté dans un autre univers, un de ces pays imaginaires qui marquent la littérature ou la pensée utopique. Un voyage par le regard mais devant un telle symphonie picturale, le lecture devient encore un voyage par le toucher: en feuilletant les pages ce sont les murs d'Urbicande que l'on effleure! Ignorant les grands auteurs de la bande dessinée j'ai tout d'abord cru entrer dans l'écriture fictive d'un architecte désabusé. Cette oeuvre en particulier oblige à s'interroger sur l'homme et la cité. Nous découvrons enfin et bien tardivement en France combien cette question est fondamentale.
nexus4
Le 26/05/2004 à 21:16:35
L’un des deux Chef d’œuvre de Schuiten et Peeters. Prix du meilleur album, Angoulême 86.
Urbicande est une ville en pleine reconstruction.
Tout est bien planifié. Les institutions et les riches sur une rive et les pauvres sur l’autre. Chacun chez soi. Et l’urbatecte E. Robick y veille avec la plus grande rigueur. Mais c’est compter sans la découverte d’un cube qui va bouleverser la tranquille perspective de la ville et la réunifier dans une fugitive utopie. C’est aussi le constat d’un échec, thème majeur des Cités.
Graphiquement, Schuiten joue de la démultiplication du réseau dans sa mise en page pour fragmenter les cases, accroître le découpage en une sorte de BD dans la BD.
Une grande œuvre.