Le 15/03/2024 à 23:04:08
Une référence irréfragable du Western... Et pourtant, je ne peux m'empêcher de repenser à d'autres classiques, cinématographiques cette fois-ci : en particulier le troublant L'homme aux colts d'or de Dmytryk. L'amorce est quasiment identique : une famille de cow boys crapuleux, accablants un village de l'Ouest, assassinent lâchement le shérif. Désœuvrés, les villageois décident alors de faire appel à un tireur d'élite et lui laissent le champ libre pour gérer la situation... Ce parallèle montre l'influence du genre cinématographique sur l’œuvre de Charlier et de Giraud, que ce soit dans les scénarios, les cadrages, les décors voir même les gueules et les attitudes. Pas besoin d'être un spécialiste pour le remarquer. Cependant, la BD Blueberry remâche le mythe, pour donner naissance à une autre forme de pot-pourri... Plutôt qu'Henri Fonda, l'homme de la situation est ici le lieutenant Blueberry, accompagné de Mc Clure, ce fieffé alcoolique... Il y a beaucoup d'humour et de dérision dans cette BD, plus que dans les westerns hollywoodiens des années 1950/60. Toutefois, Charlier sait jouer avec la gravité de l'enjeu (la dignité humaine et des vies à sauver) pour faire monter la tension. Le style du dessinateur, Giraud, va dans ce sens : donnant des expressions variées à ses personnages, parfois burlesques (jugez la tête de « Marlowe » sur les planches 13 à 14), souvent malicieuses (notamment le lieutenant, qui n'est pas du genre à se démonter), leurs identités graphiques sont profondes et immédiates. Le trait de Gir n'est pas seulement clair et lisible, il est aussi précis et élaboré (voyez la fusillade pl. 23, où Blueberry se tient au comptoir pour stabiliser son tir dans sa chute). Néanmoins, les dessins de Giraud n'ont pas encore atteint leur pleine maturité : difficile de faire la différence entre Blueberry et ses adversaires planches 42 et 45, avec les mêmes physionomies et les mêmes vêtements... Comme si le nouveau marshall se battait contre son reflet, contre lui même... Drôle d'impression. Il y a aussi quelques redondances avec les albums précédents... Mais j'aime cet album. Déjà parce qu'il a fait partie intégrante de ma jeunesse, mais aussi parce que c'est une expérience différente de celle du cinéma : les cases ne sont qu'un support à notre imagination et le récit contient en creux les arguments d'un ANTI-western. Après tout, rebelle et un peu en marge, Blueberry n'est-il pas lui même un ANTI-héros ? Certes, Miss Marsh subit quelques vexations, Blueberry étant taxé d'« ANTIféministe vieux jeu et prétentieux ». Mais les personnages de cet album, particulièrement bien réussis, sont plus complexes qu'on ne pourrait le penser aux premiers abords, un modèle du genre. Faites-vous une idée. Enfin, si Blueberry a puisé dans la manne américaine, elle est devenue LA référence du Western dans le 9ème art : combien d'auteurs s'en sont-ils inspirés ? Me viennent en tête pêle-mèle : Lincoln, Calfboy, Bouncer, Chinaman, Undertaker, Ladies with guns et plusieurs piles d'autres... Alors pourquoi est-il pratiquement impossible de trouver la série complète du lieutenant en bibliothèque ? Parce qu'elle est assimilée à de la contre-culture voir à de la sous-culture (dixit Zemmour) ? Parce que trop commerciale ? Vieille et poussiéreuse ? Sans intérêt ? Trop masculine ? Trop juvénile ? Trop populaire ? Cancel culture ? Trop longue ? Complexe ? Pas la place ? Non... ...Politique du je m'en foutisme. Finalement, j'aurais tout de même réussi à me procurer l'intégrale des Blueberry dans une bibliothèque, hors des métropoles...Le 28/02/2022 à 13:13:04
Histoire classique somme toute (une petite ville du Far-West sous l'emprise d'un clan malhonnête) avec des personnages conventionnels (les méchants puissants, les notables couards, la courageuse habitante etc...). Charlier sait donner du mouvement à l'intrigue avec une belle maîtrise de l'action et des scènes cocasses. Le ton est plus léger que dans les tomes précédents et cela fait du bien, je trouve. Giraud nous offre à nouveau des merveilles de dessins et de couleurs. Déjà, la première case de l'album ; j'ai également retenu la page 6, la page 11, la page 17, l'entrée de Blueberry au saloon (case 9 de la page 22), la page 24 et la case 1 de la planche 35 (la salle de classe de Miss Marsh). Un bien bel album !Le 25/04/2021 à 12:35:04
Mon Blueberry préféré parmi les premiers de la série. N’étant pas un grand fan des classiques cinématographiques des Western, et appréciant au contraire les BD gourmande en lecture type Blake et Mortimer, je ne pouvais qu’apprécier ce One Shot. Un récit ultra-efficace, un huis clos bien construit, des graphismes superbes et des personnages cohérents (certains diront stéréotypés). Tout pour que l’histoire fonctionne : Blueberry, reconverti shérif temporaire d’une petite ville en proie aux affres d’une bande de brigands, va tenter de remettre de l’ordre à sa manière dans ce foutoire. Aidé par l’institutrice du village, la seule à vraiment vouloir s’opposer aux frères Bass et à leur bande, et par un jeune homme dont le père a été abattu dans le dos par ces mêmes bandits, Blueberry va s’appuyer sur son expérience et son talent au tir pour remettre en selle la petite ville de Silver Creek. Tout pour plaire !Le 18/02/2016 à 13:31:44
On souffle un peu avec cette petite histoire indépendante, qui voit Blueberry devenir le shérif de la petite ville de Silver Creek, en proie à une bande de truands sans foi ni loi. Une histoire sympathique, à défaut d'être originale, mais le tout est suffisamment bien fait pour que l'on passe un agréable moment.Le 08/05/2012 à 20:13:28
pur et simple rappel de rio bravo et deuxieme mise en couleur de gir, cet album ne vaut que pour permettre a gir de terminer son style et a blueberry de se marginaliser tout doucement , devenant de plus en plus gènant pour l armèe amèricainne; la couverture datant de chihuahua pearl est superbe et montre un blueberry au visage dèfinitifLe 12/04/2012 à 19:53:46
C'est le seul one-shot de la saga Blueberry qui peut donc se lire indépendamment des autres, mais c'est du très bon : Un western ultra classique avec tous les codes du genre, de la bande de méchants terrorisants le village à l'institutrice courageuse au cœur tendre qui sera à deux doigts de faire renoncer le héros à sa condition de justicier solitaire, avec du suspens et de l'humour.Le 21/10/2011 à 22:50:26
Je ne suis pas très fan de Blueberry ! Cette série gagnerait, à mon avis, à être moins bavarde : la plupart du temps, le dessin est assez parlant, sans qu'on ait besoin de décrire, par des ajouts de texte, une scène d'échange de coups de feu ou de fuite d'un personnage. Le dessin de Gir est plutôt fouillis et ne manque pas de détails, alors pourquoi rajouter des inserts de textes, façon Blake et Mortimer (qui, eux, sont carrément indigestes !). Bref, après ce préambule pas très sympa : l'Homme à l'Etoile d'Argent, mon Blueberry préféré, je pense (bon, j'avoue, je ne les ai pas tous lus...). L'histoire sent effectivement (comme l'ont dit d'autres avant moi) le réchauffé, mais l'ensemble de ce remake de Rio Bravo reste de très bonne facture, surtout au niveau du dessin (certains sont même franchement excellents).Le 27/02/2011 à 15:26:12
Excellente tranche de vie du far ouest.BDGest 2014 - Tous droits réservés