Résumé: Lundi 10 septembre 2001. Luis Torres vient de vivre son tout premier jour de boulot chez Cantor Fitzgerald, une firme financière de Manhattan, en tant qu’agent de change. Un vrai ballon d’oxygène pour ce jeune Américain ambitieux d’origine colombienne. Le mois précédent, en août, il a perdu son précédent emploi. Or sa femme Alissa, rencontrée trois ans plus tôt, est enceinte de plus de sept mois, et le jeune couple, toujours très amoureux, vient d’acquérir une maison dans le Queens, qu’il faut commencer à rembourser.
Rien, pourtant, ne se passera comme prévu. Le lendemain, le 11, très tôt le matin, Luis a quitté la maison pour aller vivre sa seconde journée de travail chez son nouvel employeur. Un peu plus tard la même matinée, deux avions de ligne détournés percutent les tours jumelles du World Trade Center. Cantor Fitzgerald, dont le siège se trouve dans les tours, fait partie des entreprises les plus durement touchées. Plus de 650 de ses employés perdent la vie. Luis fait partie de ceux qui choisiront de sauter dans le vide…
Pour Alissa, enceinte puis bientôt maman d’un nourrisson, il va falloir apprendre à survivre. Les premières semaines, elle est très entourée. De partout, organismes caritatifs et personnes privées lui proposent leur aide, morale, matérielle, financière. Mais au fur et à mesure que le temps passe, les relations se tendent, les procédures administratives se durcissent, les premiers reproches surgissent…
Mise en images par une illustratrice du New York Times, Septembre en t’attendant tient la chronique en images de l’authentique histoire vécue par Alissa Torres. Un témoignage exceptionnel, bouleversant de bout en bout.
T
out commence comme un conte de fées, le genre d’histoire banale vue de l’extérieur, mais qui devient exceptionnelle quand elle vous tombe sur le coin de la figure. Un homme, une femme, une rencontre. Elle, c’est Alissa, une jeune Américaine qui a du mal à se remettre d’une rupture difficile. Lui se prénomme Luis, un immigré d’origine colombienne, travaillant comme agent de change. Entre eux, c’est immédiatement le coup de foudre. Puis, tout va très vite : le mariage, sept mois plus tard, une maison l’année d’après dans le quartier du Queens à New York, et l’attente d’un heureux événement en 2001. Tout aurait pu s’arrêter là, laissant présager une vie heureuse et paisible.
Pourtant, en août 2001 Luis perd son emploi. Rien de grave en soi, le jeune homme est travailleur et volontaire et trouve dès le mois suivant un nouveau job chez Cantor Fitzgerald, une firme financière de Manhattan. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes sauf que le siège de la société se trouve dans l’une des tours jumelles du World Trade Center. Et le 11 septembre… Commence alors pour Alissa un véritable cauchemar. Faire le deuil de son époux, se tourner vers les œuvres caritatives censées lui venir en aide, accepter les remarques de plus en plus dures de ses proches, réapprendre à vivre, seule avec son fils, qui lui rappelle tant son défunt mari.
La démarche d’Alissa Torres de mettre en images sa douloureuse expérience est, par définition, personnelle. Peut-être trop. La couverture de l’album, sobre et épurée, ne mentionne pas le nom de la dessinatrice, Sungyoon Choi. Un détail ? Sans doute. Le parti pris de ne raconter que sa propre histoire, de ne pas se préoccuper du sort des autres, victimes d’une tragédie qui a concerné et touché l’ensemble de la population mondiale, ou du moins de ne pas le montrer, confère à l’ouvrage une certaine austérité. De là à parler de nombrilisme…
Le sujet évoqué et le drame survenu à ce petit bout de femme devraient provoquer une empathie maximale. Pourtant, au fil des pages, c’est une certaine irritation qui se dégage d’une lecture, parfois pénible, trop souvent larmoyante. Le dessin tout en bichromie ne rehausse à aucun moment le scénario. L’ensemble est fade, sans originalité. Seules les quelques photos de Luis Torres, présentes en fin d’album, donnent un semblant de vie à une œuvre, dont le côté par trop narcissique efface toutes les promesses d’un titre et d’un thème pourtant très accrocheurs.
Les avis
Erik67
Le 26/08/2020 à 18:30:31
Une jeune femme américaine tombe amoureuse d’un jeune gars originaire de Colombie dans un night-club new-yorkais en 1998. Le couple va vivre alors ensemble un petit bout de chemin. Elle tombe enceinte en 2001. Il est viré de son emploi. Cependant, il trouve un autre travail alors que sa femme doit accoucher dans deux mois. Il commence son travail le 10 Septembre. Il ne faut pas arriver en retard au travail pour son second jour même s’il vient de se disputer avec son épouse. Nous sommes le 11 Septembre 2001…
C’est une histoire vraie qui m’a profondément bouleversé au point où je n’ai pu empêcher de retenir mes larmes qui ont coulé abondement. L’auteur sort de son silence près de 8 ans après pour raconter son expérience personnelle sans verser dans le pathologique et sans exploiter ce terrible drame.
C’est sidérant de réalisme. On ne se rend pas compte de ce qui s’est passé. Il faut vraiment avoir été dans la peau d’une de ces familles des victimes de ces tragiques attentats. Cette jeune femme a eu beaucoup de difficultés à faire enterrer son mari qui possédait juste une carte verte. Sans emploi, elle a voulu bénéficier des aides financières apportées dans un premier temps par la Croix-Rouge : un vrai parcours du combattant !
En effet, son défunt mari n’avait pas eu le temps de signer son nouveau contrat de travail. Elle est ballotée de service en service alors qu’elle est enceinte et qu’elle vient de vivre le pire qu’on puisse imaginer.
La description de certaines scènes est horrible dans le propos tenu. En effet, les réflexions des amis et de ces hordes de psychologues et autres journalistes sont quelques fois très mal appropriées. On peut alors ressentir toute la souffrance de cette jeune femme blessée qui a le courage de se relever et de se battre pour la survie de son bébé. Le quotidien des lendemains plutôt difficiles est évoqué sans ménagement.
Elle nous donne une belle leçon de vie. On relativise beaucoup de nos problèmes après une telle lecture. Alors, oui, c’est plutôt salutaire. La meilleure bd que j’ai pu lire traitant bien des aspects méconnus des attentats du World Trade Center.