Le 02/04/2021 à 10:32:26
Les lecteurs ont affectueusement appelé Marc-Antoine Mathieu par les initiales MAM. Il est vrai que dans les discussions sur les forums de bédéphiles, quand on parlait de MAM, je pensais plutôt à Michèle Alliot-Marie ce qui n'est pas la même chose ! C'est quand même curieux : est-ce fait exprès ? Parce que si c'est le cas, ce n'est franchement pas flatteur ! L'auteur a gagné ses lettres de noblesse par le passé (« Le dessin » et de « Julius Corentin Acquefacques ») et s'est très vite imposé dans le milieu par des productions plutôt iconoclastes et portées sur la philosophie en règle générale. En l'espèce, il traite du thème de Dieu et de ses rapports avec l'Humanité qui doute de sa réalité en lui intentant un procès : rien que cela ! La méthode est toujours la même. Il utilise des astuces plutôt bien trouvées. Pour autant, c'est le genre de lecture qui procure en moi un profond ennui. Je regarde cela comme une espèce d'intellectualisme chic et choc. Toutes ces approches métaphysiques sur un mode décalé et absurde provoquent très vite en moi une sacrée migraine. Bon, il y a quand même 122 pages !!! Finalement, entre un discours de l'ancienne Ministre de la Justice ou la lecture de cet ouvrage rhétorique, c'est la même chose : un puissant mal de tête ! Oui, c'est la seule similitude que je vois avec ce sobriquet de MAM. Pour le reste, cet auteur a ses fans inconditionnels pour vanter tout les mérites de la terre. Cela sera sans moi.Le 28/06/2019 à 16:17:31
Encore un album brillant de cet auteur décidément toujours surprenant tant par le fond que par la forme! L’oeuvre est exigeante avec le lecteur et c’est justement ce qui me plaît: le challenge posé par M.A. Mathieu qui semble nous dire - à chacun de ses albums - « Suivez-moi! Si vous pouvez » :-)Le 20/11/2018 à 19:43:17
Cet album est un véritable exercice de style. A partir d'une belle idée de départ, Marc-Antoine Mathieu nous dépeint sous plusieurs angles une vision assez acerbe de la société actuelle. Le dessin épuré est magnifique, mais la barre intellectuelle est placée haute, et la compréhension des joutes verbales n'est pas toujours aisée...Le 05/11/2016 à 06:32:38
Comment parler de Dieu sans parler de religion ?? Marc Antoine Mathieu tente le coup... mais on reste cruellement sur sa faim ! Il tenait un sujet en or, mais je déplore qu'il n'ait pas poussé l'exercice à son maximum : la religion est-elle vraiment l'opium du peuple ? Que pense-t-il des crimes perpétrés en son nom ? Que pense-t-il de ses concurrents ? On n'en saura rien, parce que cet album, sans être mauvais, tourne un peu à vide et reste à la surface.Le 31/10/2012 à 19:19:19
Un bel exercice de style bien mené sans temps mort et à la mise en image lisible bien qu'un peu austère. Une manière amusante de moquer et de questionner l'irrépressible besoin de l'humanité de se créer un Dieu. Mais cela manque un peu de chaleur et d'empathie et ne fera pas avancer la question.Le 16/12/2011 à 21:36:24
Un bel album, tant par son thème exceptionnel que par le traitement magistral qu'en donne, une fois de plus, Marc-Antoine Mathieu. Seul un auteur de tout premier plan peut aborder de front un thème tel que la venue de "Dieu en personne" sur terre dans une société moderne saturée d'images et livrée à la surconsommation, sans y perdre des plumes... L'auteur ne se contente d'ailleurs pas d'en sortir mais nous offre une bande dessinée de haut vol, qui compte parmi ses plus grandes réussites, ce qui n'est pas peu dire. On peut surtout apprécier à quel point ce thème paradoxal et intraitable, Dieu en personne et en bande dessinée, offre à Marc-Antoine Mathieu l'occasion de renouveler ses obsessions sur un mode inédit et plein de fraicheur, aux antipodes des astuces qui font la singularité de la série des Acquefacques. Ici, c'est avec sobriété que l'auteur traite, excusez du peu, de Dieu, avec les composantes de son univers si fascinant : pédantisme intellectuel, questions existentielles et métaphysiques, humour de l'absurde, mises en abyme, autocommentaires et mises en scène narratives renversantes. Il y a même une sorte de suspense palpitant très particulier à voir ainsi évoluer Dieu dans les sphères de l'humanité, sans pouvoir décider du déroulement d'une telle intrigue. L'ouvrage cependant oscille entre un récit et un recueil d'épisodes, en parvenant habilement à prélever au passage les avantages des deux modes de narration sans devoir faire les frais d'un tel entre-deux. Ceux qui ont le gout des histoires regretteront seulement que le ludisme formel des narrations qui se jouent du lecteur et des fins qui ne veulent pas conclure prévalent encore ici, alors qu'on était si bien parvenu à s'attacher à cet enjeu de taille... C'est de Dieu, tout de même, qu'il est ici question ! Par ailleurs, l'album est aussi une fable mi-malicieuse, mi-cynique sur les dérives d'une société qui ne jure que par la communication, carrefour de la consommation et des médias de masse. De ce point de vue, l'interrelation entre la question de Dieu, les sciences tant humaines qu'exactes, et la communication omnipotente est d'une richesse incomparable, même si l'on regrettera là aussi que la critique sociale un peu caricaturale l'emporte au bout du compte sur la finesse vertigineuse de l'intrigue.Le 11/07/2010 à 04:45:09
M-A Mathieu est un de ces auteurs qui va vous toucher ou vous déplaire peu importe le temps que vous passerez à essayer de le comprendre. Dans mon cas, j'adore sa grande vivacité intellectuelle qui nous permet d'avoir accès à des oeuvres telles que celle-ci.Le 16/02/2010 à 07:35:27
On est forcément impressionné par le tour de force à la fois rhétorique et formaliste que constitue ce "Dieu en personne", car il pose des questions autrement plus vitales - à mon avis - que celle de l'existence de Dieu, donnée ici comme un fait, sans qu'il ne soit pour autant lié à une quelconque "croyance" : par exemple, celle de sa représentation dans l'art (un piège ici élégamment évité, au sein d'un livre souvent magnifique dans son travail graphique, chaque page respectant un code austère tout en le faisant exploser par de belles idées toujours renouvelées), ou celle de sa place dans une société qui est visiblement passé à "autre chose" (le marketing, les media, le commerce, la starification de l'anonymat, etc. etc.). Lire ces 120 pages foisonnantes de phrases définitives empruntées à des philosophes (Voltaire, Pascal, Sartre) ou autres penseurs (Einstein, Jung, etc.) et constamment surprenantes, est incontestablement une jolie stimulation intellectuelle, et l'on n'est pas déçu par la conclusion, habile, mais assez dans l'air du temps, de par son habileté à laisser différentes interprétations possibles tout en désacralisant définitivement le récit qui a précédé. Pourtant, force est d'admettre que si ce livre n'atteint pas complètement sa cible, c'est qu'il parle définitivement et de manière quasi obsessionnelle à notre cerveau, sans guère exciter notre cœur. Nombreux seront les lecteurs qui risquent donc de le trouver tout simplement ennuyeux !BDGest 2014 - Tous droits réservés