Résumé: En route pour un voyage Lovecraftien dans le monde halluciné de Mosdi et Sorel... effrayant !Fin du XIX ème siècle... L'Europe, dont les petites rues brumeuses sont éclairées au gaz des lanternes de la ville, n'a jamais été aussi angoissante... Un monde, une époque qui a connu son lot de contemporains fous à lier, voire frénétiques : Jack l'éventreur, Le docteur Jeckyll et Mister Hide ne sont que des exemples des premiers véritables tueurs en série, apparus dans les sombres rues de Londres, de Prague et d'ailleurs... Mais ce que la plupart des êtres humains ignore, c'est que des forces autrement plus puissantes, surnaturelles, indicibles, ont un jour vécu sur notre bonne vieille planète... leur nom ? Les Grands Anciens ! Cthulhu, Nyarlathotep, Bast et "Celui que l'on ne doit pas nommer", Hastur, ne sont que des représentants d'une caste de dieux infernaux... Ces Grands Anciens, tapis dans la ville sous-marine de R'Lyeh, attendent leur heure en dormant... Paris, fin du XIXeme siècle... Un jeune peintre sans le sou vit avec Marge dans un appartement dont le propriétaire n'est autre que l'étrange Monsieur Crosier... Hélas, notre homme n'as pas un sou en poche, et lorsque le rentier de son appartement vient lui demander de régler ses dettes, il n'a d'autre choix que de léguer à Monsieur Crosier son plus beau tableau... Tout semble revenu à la normale. Toutefois, le jeune peintre a une vie des plus tourmentées, et quitte Marge, s'isolant encore un peu plus dans cette grande ville où les artistes ont décidemment bien du mal à percer... Un jour, voila que monsieur Crosier rencontre notre héros, pour lui confier un important travail : peindre la vue que l'on a de la fenêtre du grenier de son manoir... qui n'est autre que le cimetière du père Lachaise !!! Le jeune peintre ne sait pas encore dans quelle extraordinaire histoire il s'embarque alors, ni quels indicibles secrets il va découvrir, avec le risque de devenir dément en découvrant la vérité sur l'origine de notre planète ! Invocations, sacrifices, conjurations, tout est bon pour certaines personnes dans l'ombre de Crosier, qui tirent les ficelles, et sont prêtes à tout pour réveiller celui qu'il ne faut pas nommer et "nettoyer cette Terre" afin de connaître la renaissance aux cotés des Grands Anciens !!
Noir et dérangeant. Voilà les mots qui me semblent caractériser ce cycle fantastique en 5 tomes. Le dessin (on a envie de dire la peinture), la mise en page, les couleurs volontairement ternes et à la palette réduite, tout cela forme un ensemble cohérent et original qui plonge le lecteur dans un univers oppressant... où il ne tarde pas à s’égarer ! Car le scénario est d’une complexité qui s’apparente à un puzzle dans lequel viennent s’imbriquer des références à Lovecraft (le mythe de Cthulhu) et à la légende du Hollandais Volant (le Vaisseau fantôme). Alors, on aime ou pas, on se laisse prendre ou non. Pour ma part, à partir du tome 3, j’ai commencé à décrocher pour finir par ne plus rien comprendre à l’histoire que j’étais en train de lire, confondant même certains personnages. Le style nerveux de Sorel contribue à cette confusion tout comme le télescopage des lieux et des époques. On ne sait plus très bien où l’on est (Venise, Ostende, la Mer du Nord, l’Ile des Morts...), ni quand. Et l’histoire se « termine » de la façon la plus nébuleuse qui soit, avec des phylactères flottants qui ne se relient plus aux personnages, laissant au lecteur le soin d’imaginer ce qu’il veut. En conclusion, l’Ile des Morts est une œuvre atypique et forte. Mais il me semble que ses auteurs n’ont pas réussi à la maîtriser suffisamment. Peut-être, après tout, est-ce cela qui plaira à certains ?
ssïn
Le 30/07/2004 à 19:50:57
Le style de Sorel est fascinant. L'ïle des morts est un voyange dans les ténèbres de l'esprit, l'ambiance est lugubre mais hypnotique, l'histoire maintient une tension continue, même si les derniers tômes font dans l'abstraction intensive. Comment se rendre physiquement sur "l'ïle des morts" telle que peinte par Arnold Böcklin...
Cette série m'a ouvert au monde de la peinture, et je ne m'en remettrai jamais.