Résumé: "Voyage au coeur de l’enquête sur les accidents aériens. Un techno-thriller troublant de réalisme.
Purs concentrés de technologie, les avions de ligne ont tout pour rassurer jusqu’au plus anxieux des passagers. Si ce n’est que cette peur primale de s’élever dans les airs se trouve parfois justifiée. Lorsque par exemple un MD-11 appartenant à une obscure compagnie charter s’écrase dans la jungle colombienne… Dépêchés sur les lieux du crash, les enquêteurs découvrent un carnage… et la disparition des boîtes noires de l'appareil. L’enquête pour découvrir les causes exactes de l’accident piétine. Parmi les rares rescapés, le copilote est le seul à pouvoir apporter un élément de réponse à ce drame qui hantera désormais son existence.
A
zad Mikoyan, pilote de ligne, est un des seuls rescapés d’une terrible catastrophe aérienne. Le MD11 dont il était le copilote s’est écrasé en pleine jungle colombienne : accident, attentat ou sabotage ? Rendue difficile par la présence dans la zone du crash d'une guérilla révolutionnaire, l’enquête piétine. Mikoyan rencontre bien des difficultés pour se disculper, tant la solution de l’erreur humaine semble satisfaire les différentes parties.
Avec Mayday, Youssef Daoudi ( La trilogie noire) propose un thriller aéronautique à haute tension. Un accident, une compagnie aérienne « à bas prix » prête à tout pour diminuer ses coûts, des pilotes braves mais résignés, les aléas de la guérilla marxiste et un mystérieux milliardaire russe : cet album est bien dans l’air du temps. Face à tous ces éléments, Daoudi se complique un peu la tâche par une construction narrative un peu chaotique : flash-backs à répétition, multiples explications techniques et descriptions détaillées des divers personnages. Par souci de précision, le récit a été « sur-écrit ». Le principal protagoniste, Azad Mikoyan, souffre particulièrement de cet excès de minutie : un héros trop défini, trop mécanique et finalement trop prévisible. Le lecteur l’accompagne, mais sans grande empathie.
Aux pinceaux, Daoudi s’en tire plutôt bien, même si son style n’est pas encore complètement posé. Plusieurs influences directes se font sentir ici et là, notamment par quelques gros plans masculins que ne renierait pas Jean Giraud. Cela n’enlève rien au talent de ce jeune dessinateur dont Air Danger n’est que le quatrième album. La mise en page est variée, le dessinateur n’hésitant pas à adapter la composition de ses planches pour amplifier son propos aux moments opportuns. Petit bémol : le lettrage très inégal qui rend, par moments, la lecture assez difficile.
Ce premier tome d'exposition est globalement agréable à lire. Sur un sujet en fin de compte très peu utilisé en BD, Daoudi tisse une intrigue complexe et intéressante de par son ancrage dans l'actualité.
Les avis
Erik67
Le 22/11/2020 à 11:09:53
Cette bd traite une problématique jusqu’ici peu abordée en bande dessinée à savoir les causes des accidents d’avions de grande ligne. Elle souligne également le danger des avions poubelles. C’est intéressant de voir les enjeux d’une enquête lors d’un crash d’avion. Ce sont malheureusement des accidents qui arrivent et qui ont tendance à se multiplier avec l’agrandissement des différentes flottes aériennes. Nos beaux pays industrialisés ne sont pas en reste comme le prouve la récente tragédie sur le vol Paris-Rio.
Ce diptyque a eu le mérite de trouver un sujet passionnant. Cependant, il possède deux défauts majeurs. La calligraphie sur le premier tome est franchement désastreuse. Le défaut a été fort heureusement corrigé sur le second tome. La taille des bulles était très petite avec un concentré de texte d’une police inappropriée ce qui a eu pour effet une lisibilité loin d’être parfaite. Par ailleurs, le facteur humain va jouer un grand rôle au détriment de la crédibilité de l’ensemble de l’intrigue bâtie justement sur les défaillances techniques et la course effrénée à la rentabilité conduisant à faire l’impasse sur la sécurité des passagers. C’est un peu comme si le capitaine du Titanic presque à la retraite avait voulu faire exprès d’heurter un iceberg car sa mère s’était tuée dans un accident.
Au final, malgré les maladresses, cela se laisse lire plus ou moins agréablement. L’auteur devra encore améliorer le niveau s’il veut convaincre. J’ai envie qu’il le fasse car les idées sont bonnes. Il faut juste trouver le moyen de les faire passer en finesse et subtilement car il y a des scènes où les ficelles sont trop voyantes.
stephaaanie
Le 23/02/2013 à 14:06:51
Non Non, vous ne me ferez pas monter là-dedans ; tout simplement parce que je ne veux pas mourir comme ça! Oui oui je sais le transport par avion est le plus sûr du monde. N'empêche que y'en a qui s'écrasent, et moi je ne veux pas être dedans. Technologie de pointe, règlementation rigoureuse, contrôles permanents, pilotes chevronnés... là encore, un avion s'écrase. Alors, défaillance humaine, problème technique, avion-poubelle ou attentat.. qu'est-ce que ça change pour les passagers ? Un thriller angoissant, bien documenté semble-t-il, où le seul rescapé du crash s'en trouve accablé. J'ai hâte de lire la suite.