Info édition : Noté "Première édition". Couverture avec rabats.
Résumé: Dans les ruines d'un monde postapocalyptique, deux ombres traquent leur proie. L'un de ces prédateurs est une femme cyborg infatigable, autrefois appelée Lisa, aux ordres du Conseil. L'autre chasseur s'appelle Emile, c'est du moins ce que lui dit cette voix intérieure qui l'obsède. Nouvelle recrue au service de la Commune, il exécute les directives de sa supérieure tyrannique. Lisa et Emile poursuivent la même cible, mais avec des objectifs bien différents.
L
e Conseil et la Junte, deux gangs rivaux, se partagent les restes d'une civilisation moribonde gangrenée par la violence, où la population tente de survivre malgré tout. Lisa et Emil, autrefois amants, se retrouvent "soldats" dans les deux camps opposés. Traumatisés par leur rupture survenue dans des circonstances dramatiques et aux conséquences physique et mentale désastreuses, leur chemin vont se croiser à nouveau alors que nul ne le présageait. Dans ce contexte de lutte de pouvoir en milieu hostile, mourir la tête pleine de souvenirs est parfois préférable à vivre parmi les fantômes.
Univers post-apocalyptique, Point de rupture ne fait pas dans la demi-mesure. Drogue, sadomasochisme, guerre des gangs, etc. l'éventail des joyeusetés est vaste. Cette œuvre du duo Trillo/Risso (Fùlu, je suis un vampire ), publiée initialement en Argentine à la fin des années 80, puis aux USA en 1995, n'est pas exempte de défauts. Des transitions parfois brutales, un rythme assez chaotique, et des personnages stéréotypés à outrance en constituent quelques-uns. Néanmoins Point de Rupture présente déjà les caractéristiques créatives des deux auteurs : ambiance très noire, caractères désespérés des protagonistes, folie destructrice sous-jacente et agressivité omniprésente, bref les composantes qui ont, depuis, fait leur renommée. Le trait acéré d’Eduardo Risso (100 bullets ) dont c’est une des premières publications, est déjà posé, avec les silhouettes noires et les ombres omniprésentes. Parfois encore hésitant le graphisme met efficacement en image un récit âpre et manifestement destiné à déranger les âmes sensibles. Pari réussit car le climat développé, loin d’être serein, instaure une impression d’instabilité et de mal être en associant des caricatures d’affreux plus méchant et les uns que les autres à une démence qui semble sans issue pour les deux héros. Résultat : le logo "Pour lecteurs avertis" en quatrième de couverture, pas immérité mais peut-être inutile au vu de la couverture plutôt explicite.
Point de rupture, publié en quatre tomes, peut être une introduction à l’univers de Trillo et Risso pour ceux qui n’ont pas encore découvert leur travail ou, pour les autres, une plongée dans le passé artistique des auteurs.