C
hez Francisque, c’est là où « la France d’en bas » parle haut ! Ce troisième tome du duo Larcenet/Lindingre change de forme - édition offrant un mélange improbable de style « prestige » et de tranchage à la virile - et de fond, quoi que sur ce point, l’esprit « brèves de comptoir » demeure. L’idée est ici, un peu à la manière des grands de la presse, de commenter l’actualité de l'année 2008 à partir de faits tout aussi marquants que divers. Mais avant toute chose, « tournée patron ! ». Sur la couverture, perplexe et affalé sur le zinc, un homme scrute le résidu de gros rouge qui stagne au fond de son verre...
Sans délai, le trait bourré plonge le lecteur dans le milieu ambiant, bien aidé en cela par des couleurs qui se font le chantre d’une harmonie gerbeuse. Résultat, un décliné de faciès de circonstance : les nez sont turgescents, les teints maladifs et les regards absents, torves ou encore vitreux, c’est selon. La cirrhose guette. Enfin, pour achever le tout, le défilé d’oripeaux se met au diapason : une véritable célébration d'absence de goût. Alors, que donne le contenu dans tout ça ? C’est en fin de compte assez simple : parfois drôle, d’autres pas, ça reste assez lourd dans l’ensemble. C’est cependant le contraire qui eût été surprenant dans pareil contexte. Chez Francisque, la lourdeur coule dans les veines de l'establishment, qu'on se le dise !
Les amateurs trouveront leur compte, les autres auront été prévenus.