L
e souffle du Simoun D’ja a laissé l’armée croisée exangue.
Retranchés derrière leur forteresse Elélonor d’Arcos et Robert de Tarente organisent le rapt de Syria pour s'emparer du miroir qu’elle possède, peu soucieux de son devenir entre les mains de Sarek Pacha. De son côté, après avoir quitté ses troupes avant le combat, Gauthier de Flandres erre dans le désert à la recherche des juifs de Samarande et du Aa. De nouvelles alliances se lient de part et d’autre tandis qu’entre en scène le terrible Maître des Machines.
C’est dans une contrée mythique, propice à tous les rêves et toutes les désillusions, génitrice des trois grandes religions monothéistes qui se déchirent encore aujourd’hui, que Jean Dufaux (Le Bois des vierges, Complainte des landes perdues, Djinn, Jessica Blandy, Niklos Koda, Murena, etc.) plante le décor de sa croisade imaginaire qui fait la part belle au fantastique. Pour le meilleur, comme pour le pire. Car si derrière les multiples éléments surnaturels et une histoire quelque peu classique de luttes de pouvoir, on cerne une dénonciation de tous les fanatismes, on peine finalement à suivre le scénariste dans l’univers plein de magie qu’il crée. L’intérêt de cette débauche de merveilleux apparaît difficilement ou, plutôt, est exempte d’une véritable force, d’une noirceur convaincante qui permettrait de mieux l’apprécier. Dans ce deuxième volet, le récit se révèle relativement peu passionnant et pauvre en surprise, y compris lorsqu’apparaît le fameux Maître des Machines. Le plus grand intérêt réside peut-être dans les dégâts induits par le Qua’dj et les diverses façons qu'ont les protagonistes de les accepter et les appréhender.
Le dessin de Philippe Xavier (Paradis perdu), s’il restitue de manière satisfaisante les paysages désertiques de Terre Sainte, pâtit d’un statisme trop marqué. Le lecteur peut en prendre la pleine mesure dans la double page dépliable qui montre une armée en marche qui paradoxalement paraît être à l’arrêt. Si bien que, malgré le plan cinématographique réussi, on s’interroge de nouveau sur l’intérêt réel de cette fantaisie. En outre, tandis que les décors, sans être trop travaillés, passent bien et s’accordent à l’ambiance, le dessin des personnages s’avère inégal d’une planche à l’autre. Certaines parties de leur corps plus détaillées contrastent avec d’autres moins fouillées, ce qui laisse une impression brouillonne au final. Enfin, la mise en couleurs de Jean-Jacques Chagnaud recèle les mêmes qualités et les mêmes défauts que le graphisme. Des visages à l’aspect lisse font en effet pendant à des paysages soignés bien plus concluants.
S’il recevra les lauriers d’ardents amateurs d’histoires prisant le fantastique épique mais à l’arrière goût convenu, Qua’dj n’illusionnera pas plus longtemps les déçus du premier volet de cette série.
>>> Lire la chronique du tome 1 de Croisade
Les avis
Saigneurdeguerre
Le 09/08/2020 à 16:50:09
Où l’on retrouve Gauthier de Flandres et son compagnon à côté d’un puits…
Trois jours ! Trois jours qu’ils n’ont pas bu ! Enfin, un puits se présente devant leurs yeux desséchés. Guillaume se penche… Et il voit une roue gigantesque… Une roue d’une machine de guerre baignant dans l’eau… Le Seigneur des Machines est passé par là et cette eau ne peut plus être consommée car elle est plongée dans la pestilence comme tout ce qui appartient au Seigneur des Machines… (Mais c’est qui ce mec ? D’où il sort ? … Sais pas ! Je n’ai pas écrit le scénario, moi !) Et au moment où Gauthier et son compagnon s’apprêtent à mourir de soif, VLAN ! Un vieux bonhomme, genre épouvantail (très) défraichi leur apparaît et d’un coup de baguette magique (pardon, de bâton magique), il fait disparaître la roue et rend l’eau potable ! C’est-y pas beau ça, mesdames et messieurs ? Mais Gauthier, le preux chevalier, sait que dans le désert tout a un prix. Que va leur demander ce vieillard décrépi en échange de sa bénéfique intervention ?
Critique :
Dans les critiques que j’ai lues, la plupart parlent d’un roman historique avec un peu de fantastique… C’est une blague ! Il n’y a RIEN d’historique dans ce récit ! Pour les malentendants, je répète : IL N’Y A RIEN D’HISTORIQUE DANS CE RECIT ! Il ne suffit pas de prendre des quidams avec une espèce de chasuble sur laquelle trône une croix rouge, un désert et des mecs bronzés, genre « Arabes », pour parler d’histoire ! On est dans le fantastique pur et dur ! Il y a même un squelette de Mammouth qui traîne au-delà de la Porte de Samarande, derrière laquelle vivent des juifs, rejetés de tous, tant des chrétiens que des musulmans. (Mon Dieu, que c’est beau les religions qui parlent d’amour et de paix !)
Et puis, il y a le AA ! J’ai dit le AA ! Pas les AA (Alcooliques Anonymes) ! Qui c’est celui-là ? Oh ! La ! La ! La ! Rien qu’à l’évocation de son nom j’en ai des cheveux qui poussent sur le sommet de mon crâne dégarni !
La maladie d’Isis, vous connaissez ? Brrr ! C’est autre chose que la rougeole ! C’est un machin qui vous transforme en masse informe (ou plutôt avec des formes dégueulasses) et contagieuse ! Autrement, ce ne serait pas marrant ! Pourquoi est-ce que je vous en parle ? Parce que le sympathique Sarek Pacha en est atteint et qu’il vient de faire une splendide acquisition pour son harem ! Vous la connaissez ? … Mais si ! Vous la connaissez ! C’est la Miss Univers du coin ! Vous ne voyez toujours pas ? Faudrait penser à changer d’ophtalmologue !
Des dessins magnifiques du Français Philippe Xavier sur un scénario du Belge Jean Dufaux, qui a dû abuser des champignons hallucinogènes au point d’en oublier ses cours d’histoire du Moyen Âge en général et des Croisades en particulier, servis par la splendeur des couleurs de Jean-Jacques Chagnaud vous attendent. Ô miracle, au milieu de mille et une horreurs, toutes les femmes de cette BD sont jeunes, belles et sexy ! Visiblement, le directeur de casting a très bon goût dès lors qu’il s’agit de la gent féminine même si c’est peu crédible ! … C’est idiot, ce que j’écris là ! C’est toute l’histoire qui n’est pas crédible… Mais il y en a qui aiment ça : la magie, le surnaturel, …
BIBI37
Le 28/11/2009 à 22:08:40
Deuxième album de cette passionnante série du même acabit que le premier mélant réalité historique et fantastique.
Les déssins sont subjuguants. rien à redire sur les couleurs.
Une réussite à découvrir.
8/10.
Marcel.d
Le 28/08/2009 à 22:22:42
J'avais lu le tome 1 un premiére fois: trés moyen..
Je l'ai relu c'etait mieux
Mais relire les deux à la suite, c'est excellent: Ils se suivent à merveille..
Le contenu est trop dense pour etre apprécié sur un seul album...
Excellent dessin, scénar en béton
cachou
Le 06/10/2008 à 16:51:06
Pour parler de se second album, je dirais qu'une fois que l'on est à nouveau rentré dans l'histoire avec les différents personnages, cette série est tout bonnement géniale. On a le droit à un mélange d'historique et de fantastique qui se mélangent parfaitement entre eux.