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uite des histoires courtes de ce grand dadais, la quarantaine bien entamée et le crâne qui ne cesse de se dégarnir, que seule la poussée des poignées d’amour semble devoir épargner. Jean-Christophe se distingue à la télé, rencontre des filles légères, applique les directives du plan canicule, se met en scène, va à la foire du trône et découvre « Second life »…
Les amateurs de Chauzy devraient retrouver dans cet album une partie de ce qui a fait le sel de L'âge ingrat. Même si le contenu demeure inégal, il est globalement d’une toute autre teneur que celui du premier tome décevant qui peinait à faire sourire. L’humour est bien là, plus efficace, parfois franchement drôle. Dans le cas présent, la mécanique du rire ne fonctionne jamais aussi bien que lorsqu’elle s’ancre dans ce qui relève du possible (Cœur d’artichaut). A l’inverse, les ponctuelles intrusions dans le domaine de l’improbable, un rien too much, ont tendance à mouiller le pétard (I wanna be your toutounet).
Le trio de scénaristes composé ici du dessinateur, de Lindingre et de Barrois s’en donne à cœur joie pour imposer à la grande asperge une gestuelle qu’exploite au mieux un Chauzy qui taquine dans l’art de l’étirement, tant des membres que des rictus. Cela confère à ses personnages un large panel d’expressions qui se marient plutôt bien avec le rythme effréné de l'ensemble.
Chauzy se joue d’un naturel qu’il propose frileux et d’un physique dégingandé. Beau joueur, il s’offre en pâture à ses camarades de jeu qui ne le ménageront pas, ce n’est pas l’objet ! Paradoxalement, ça marche plutôt bien quand le bouchon n’est pas poussé trop loin.