Avec ce nouvel opus des aventures de Carland Cross, la série passe un palier. Les dessins sont arrivés à maturité. Je n'ai pas relevé les quelques approximations qui pouvaient être présentes dans les précédents tomes. On est dans du classique de l'école franco-belge de bonne qualité. L'atmosphère de la série tient beaucoup aux qualités graphiques des albums.
Le rythme de ce dernier est tout à fait statisfaisant : ni trop rapide, ni trop lent, il se déploie de manière fluide et le lecteur peut accrocher sans s'ennuyer et sans avoir l'impression d'être balloté comme dans d'autres séries.
L'intrigue, quant à elle, est basée sur un fond historique, mais laisse moins place à l'imaginaire et à la fantasmagorie que dans les précédents tomes. On n'exploite pas ici une egyptomanie ou le fond littéraire pseudo-mythologique. L'intrigue reste dans un registre très vraisemblable pour cette aventure qui se déroule pour une bonne partie en Cornouailles. On ne retrouve pas dans cet album l'ennemi attitré des héros, mais ce n'est pas véritablement un manque tant on sait peu de choses de lui jusqu'à maintenant. Un seul regret : les motivations des principaux acteurs de la machination ne sont pas très travaillées. Elles nous apparaissent en fin d'album plus comme une boutade ou une sorte de jeu de mot teinté d'humour anglais. Le mobile de l'intrigue aurait pu être plus travaillé afin de rajouter un peu de piquant à l'histoire.
Le tout montre quand même de très bonnes prédispositions pour uen série qui s'est arrêtée un pêu tôt.