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xposé pseudo-cientifique sur la Femme, Leçons de choses offre un large éventail de ce qu'il est indispensable de connaître à son sujet. L'ensemble est développé en cinq chapitres aussi différents que complémentaires : Les progrès de la vie de couple, l'Amour en pratique, Les Autres, Résoudre une crise ou encore L'Importance du sexe. Procédant par doubles pages, l'une consacrée au précepte, l'autre à son illustration, le professeur aborde ainsi de manière très explicite tous les aspects complexes du sexe opposé.
Leçons de choses est l'adaptation d'un album finlandais sorti tout droit de l'imagination de Teppo Sillantaus et Mikaël Gylling, illustré par Stéphane Rosse. La lecture des premières pages a de quoi surprendre car tout est mis en place, tant sur le fond que sur la forme, pour donner l'aspect d'un documentaire, avec sa voix off et les images illustrant le propos. Sauf qu'ici, les auteurs jouent sur le profond décalage entre le texte très sérieux et des dessins reprenant les codes graphiques des années 50 et 60. L'effet est saisissant ! Pour se faire une idée, il suffit d'imaginer Alex Raymond (Flash Gordon) ou Edgar P. Jacobs (Blake & Mortimer) mettant leur talent au service d'un recueil sur la sexualité, avec bien évidemment la pudeur propre à leur époque. Car ici, point de jeunes femmes dénudées dans des positions que la morale réprouverait... et si elles se retrouvent dévêtues, c'est de manière académique. Les auteurs jouent continuellement dans le registre de l'absurde. Et c'est là que le bât blesse... à force d'excès, l'album perd toute la subtilité du principe et se révèle très vite ennuyeux. Si les premières pages prêtaient à sourire avec un concept original et un titre prometteur, la suite laisse à désirer. Le propos se voulait décalé et l'est finalement trop. Les pointes d'humour attendues tombent à plat, au point qu'il faut parfois chercher ce que les auteurs ont voulu dire faire passer comme message dans certaines cases.
La Femme est un album qui ne convainc pas. Le parti-pris d'un décalage flagrant, pour original qu'il soit, rend rapidement la lecture très fastidieuse. Peut-être qu'une touche d'humour gaulois, dispensée ici et là, parfois épais, aurait été la bienvenue pour illustrer un texte sérieux, surprendre un peu et rompre avec une trop grande monotonie.