Résumé: Le bateau laissé en quarantaine, dans lequel croupit Siméon, finit par accoster sur une petite île au large d'Istambul. En attente de visas, les Russes réorganisent une micro-société sur une île infestée par les cafards.Epié par le contre-espionnage, Siméon se déguise en Turc, mais se fait tout de même attraper par Liverovski, la veille d'obtenir son visa ! Le message est clair : soit Siméon assassine Burstein, soit il est balancé aux forces alliées. Mais il rate son coup et se fait rosser par la police du contre-espionnage. Laissé pour mort dans la forêt, sans un sou, on le retrouve mendiant dans les bas quartiers d'Istambul, réduit à faire les poubelles, lui, le comte Nevzorov ! Et voilà qu'il vire maquereau... « Tu n'es qu'un cafard, mais tu es sous le signe d'Ibicus, le crâne qui parle... » lui avait dit la tsigane. Et comme par hasard, ce sont les cafards qui vont lui sauver la vie.
Destination finale pour le destin de Siméon Nevzorof et clôture magistrale de ce petit chef-d’œuvre du neuvième art.
C’est en Turquie que se termine le voyage plein de péripéties, d’arnaques, de violence, de misère, de sexe et de drogue de notre pseudo comte Siméon Nevzorof. Et quel voyage ! Le voyage d’un anti-héros qui va forcer son destin en période de révolution russe, synonyme de misère et de cruauté, en exploitant toutes les bassesses du genre humain.
Le dessin noir et blanc reste magistral et en harmonie avec l’ambiance malsaine du récit. Quant à la fin de l’histoire, elle est sublime, grandiose, ironique, voir dérisoire, mais bien à l’image de ce cafard de Siméon qui a proliféré lâchement sur la misère de la guerre et qui a su chaque fois tirer son épingle du jeu. Mais, peut-on reprocher quoi que ce soit à cet homme qui n’a fait qu’accomplir la destinée de celui qui est né sous le signe d’IBICUS ?