E
n fouinant dans la maison du père Gab, défunt grand-père de Rebecca, cette dernière et Max, curieux puis contraints, ont traversé le passage dont ils avaient provoqué l’apparition. Propulsés vers un ailleurs hostile et où leurs repères sont quelque peu bousculés, ils sont recueillis par des autochtones relativement bienveillants à leur égard. Un ancien nommé Norvagöl leur indique la possibilité d’une échappatoire en les mettant sur les traces du père Gab qui avait lui aussi, en son temps, emprunté cette voie. La route n’est pas sans danger, les ombres rôdent sans relâche pour essayer d’attaquer les deux enfants. Pendant ce temps, leurs amis Théo et Noé cherchent le moyen de remettre en état de marche la machine qui a ouvert cette faille dans le but de les rapatrier.
Cette bande dessinée dispose de beaucoup d’atouts pour séduire les enfants. En effet, excepté un démarrage qui peine un peu, teinté d’une morale bon ton et d’un rappel historique qui a tout d’un cheveu sur la soupe, le récit, fluide et attractif, se lit avec facilité et n’est pas sans rappeler l’attrait que pouvait constituer la lecture d’un Club des cinq ou d’un Six compagnons. Le tout actualisé il s’entend. Par ailleurs, il faut tout de même apporter une nuance au slogan "Une BD à lire tout seul dès l'âge de 6 ans", car même si la notion de plusieurs niveaux de lecture peut-être apportée, il n'en demeure pas moins que si elle est accompagnée, elle offrira à l'enfant de cet âge une meilleure compréhension d'ensemble.
A l’opposé du premier tome et c’est tant mieux, la majeure partie de cette suite se déroule dans ce monde parallèle plutôt cohérent. Sans s’éloigner trop de nos repères, c’est un univers particulièrement propice à laisser l’imagination lentement dériver qui est mis en place. La part réservée aux créatures maléfiques ou non reste bien dosée, avec quelques idées amusantes, quant à l’époque qui pourrait le plus se prêter aux décors, elle se situe dans une fourchette assez large, comprise entre l’imagerie de nos ancêtres les gaulois et le moyen-âge. De quoi ravir les enfants. Le tout est servi par un trait adapté à cette tranche d’âge, simple et dynamique, où il est palpable que le dessinateur a pris plaisir à distiller des détails avec une certaine malice. Une mise en couleur très en phase avec celle des dessins animés contemporains vient parachever un tout qui s’accorde à merveille.
Après Le passage qui souffrait d’un environnement plus terre-à-terre et se posait en album de mise en place, Les ombres apporte les éléments nécessaires pour affirmer que cette série est lancée sur de bons rails. Parents, vous pouvez offrir cette série à votre progéniture en toute confiance, elle devrait permettre à moult élèves de vivre par procuration les frissons de l’école buissonnière sans en subir les affres.
Dans la même collection :
- Chronique de Petit poilu T.1
- Chronique de Petit poilu T.2
- Chronique de Gugus T.1
- Chronique de Le monde selon François T.1
- Chronique de Agathe Saugrenu T.1