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l existe des rencontres opportunes. Celle qui va permettre à Jacques Colpin de rencontrer un ami d’enfance spécialisé dans les investissements privés, Franco Bucci, en fait partie. Depuis la faillite de son entreprise, sa situation est difficile et une aide financière serait l’idéal pour le démarrage d’un projet immobilier en Croatie. Par le plus grand des hasards, son ami va lui proposer la somme nécessaire au démarrage des travaux et indispensable pour rassurer les banques. Mais ce service n’est pas aussi désintéressé qu’il n’y paraît et Colpin a, malgré lui, mis la main dans un engrenage dont il lui sera bien difficile de sortir.
Les Associés inaugure la nouvelle collection Investigations des éditions Glénat. Cette série possède la particularité de proposer deux albums par an formant à chaque fois un cycle complet. Philippe Richelle, connu pour sa très bonne série Les Coulisses du Pouvoir, assure la partie scénaristique tandis Pierre Wachs et Dominique Hé se partagent, en alternance, le dessin de ces histoires. Ce concept n’est plus tout à fait nouveau puisque les éditions Glénat ont lancé, avec succès, ce concept de séries à plusieurs mains que ce soit avec le Décalogue ou le Triangle Secret.
Avec un dyptique par an, les lecteurs évalueront rapidement la qualité de cette nouvelle série. Une chose est certaine, pour l’instant, c’est que ce premier tome est assez encourageant, les auteurs ne révolutionnent certes pas le genre mais l’actualisent avec une certaine réussite. Cette histoire de corruption trouve parfaitement sa place dans ce nouveau siècle naissant, les relations avec la Croatie, nouvelle Côte d’Azur de l’Europe, attirent de nombreux promoteurs immobiliers et autres investisseurs espérant réaliser de très bonnes opérations. Richelle entraîne son personnage principal, remarquable de naïveté, dans une histoire de blanchiment d’argent. On regrettera une intrigue trop lente qui peine à rentrer dans le vif du sujet, sans doute pour permettre une description plus en profondeur de la psychologie de son personnage principal. Cette dernière nuit à l’ensemble, pourtant bien maîtrisé. Heureusement que la fin de l’album relance l’intérêt. De son côté, Pierre Wachs, avec le style qu’on lui connaît, assure correctement une bande dessinée faisant la part belle aux décors. l'ensemble apparaît statique car les cases sont essentiellement axées sur les conversations des personnages et rarement sur leurs actions. En revanche, les couleurs sont décevantes car les variations de tons sont trop disparates.
Avec Secrets Bancaires, les éditions Glénat prennent une option dans le genre des bandes dessinées financières. Sur une échelle de valeur, la côte de Les Associés est proche de Section Financière, mais reste un peu en dessous de la rférence I.R$. Les prochaines histoires nous diront si elle peut rivaliser avec les aventures de Larry B. Max.
La chronique I.R.$ du tome 7
La chronique de Section Financière
Les avis
Erik67
Le 04/09/2021 à 21:33:30
Le concept paraissait intéressant au début, d'autant que le premier tome était très prometteur. Nous sommes ici en plein trafic d'argent sale via un montage financier audacieux.
Le fait de mêler un père de famille ruiné qui essaie de s'en sortir est plutôt une bonne idée qui humanise le récit.
Mais cela ne suffit pas... Je n'ai pas aimé :
- le changement de format du premier tome au second.
- le changement de dessinateur au tome 3 dont les dessins laissent vraiment à désirer.
- des zones d'ombres dans le scénario, notamment la fin du tome 2.
Au final, un sentiment de lecture très mitigé en ressentant une espèce de vide que les auteurs ne sont pas parvenus à combler.
BIBI37
Le 30/10/2011 à 00:32:17
Le scénario a bien du mal à décoller. On attendait plus de manipulation, on pensait se rapprocher des hautes sphères de la finance et finalement on nous sert une banale histoire de blanchiment d'argent.
la suite sera-t-elle meilleure? Pas sur.
5/10.
Bullit
Le 17/09/2008 à 12:23:16
Un lorrain fauché envisage de faire construire un hôtel en Croatie, mais il est confronté à un manque de fonds, un prêt ne pouvant lui être consenti. Le salut vient de la rencontre providentielle avec un de ses camarades de lycée, reconvertie dans la finance. Celui-ci lui accorde un prêt, mais c'est en association avec une histoire d'évasion fiscale teintée de blanchiment. De plus, le passé des 2 hommes semble être plus noir et commun qu'on ne le pensait.
L'intrigue ne démarre pas, et on insiste sur l'aspect "fauché qui n'a pas le choix du fait de ses ambitions" du héros. Le découpage est bizarre, car il nous montre des éléments de vie quotidienne peu importants. Cependant, dans les 5 dernières pages, on reste un peu alléché, même si l'intrigue reste assez plate, loin des thrillers financiers. Le dessin reste un peu statique. Cela reste moyen, même si on a envie de lire la suite, qui ne peut être que meilleure.
Da Rocha
Le 24/09/2006 à 10:12:42
Après avoir lu récemment « Les Coulisses du Pouvoir », cette nouvelle série était l'occasion de découvrir le travail récent du talentueux scénariste Philippe Richelle.
Premier tome d'un diptyque, "Les Associés" aborde le thème de la corruption et du blanchiment d’argent. Pour le moment, ce polar-économique ne révolutionne pas le genre et les mécanismes qui nous sont exposés relèvent plus de la magouille artisanale que de la haute finance internationale. Néanmoins, la narration est très bien construite. Les faits relatés sont très crédibles et intéressants, même s'il faut attendre les deux tiers de l'album pour que l'intrigue se fasse véritablement jour. Comme souvent le premier album sert de prologue à d'autres rebondissements que Philippe Richelle devraient développer lors dans les prochains volumes. On notera aussi un personnage principal attachant dans sa naïveté et dans la volonté qui est la sienne d'aspirer à des jours meilleurs pour lui et sa famille.
Coté dessins, la mission a été confiée à Pierre Wachs lequel avait déjà œuvré sur les séries « Le Triangle Secret » et « INRI ». Au niveau des décors, le rendu est des plus agréables. Le style réaliste de Pierre Wachs lui permet d'agrémenter ses cases de nombreux détails. Cette impression est d'ailleurs renforcée par un gros travail fourni sur le cadrage et le découpage des planches. En revanche, les personnages ne sont pas fameux. Ces derniers paraissent figés, même lors des rares scènes d'action du récit. De même, leurs visages sont un peu disgracieux. Pour finir, je saluerais la mise en page très réussie de la couverture, laquelle incite à se plonger dans cet album.