A
près Anvers, Séville et Rome, c’est à Paris que vient frapper le Visio Veritatis, un ouvrage démoniaque rédigé par Mechtilde d’Arras au XIIIe siècle. Par une évocation du complot qui semble avoir frappé Louis XVI, lui aussi lié à ce même ouvrage, on comprend enfin le lien entre ce livre, le romancier dont la femme s’est suicidée après en avoir acquis un exemplaire et les événements géostratégiques en Inde.
Cet avant-dernier tome est celui des révélations. C’était devenu plus que nécessaire après quasiment 150 pages de présentation de personnages sur plusieurs époques, en différents lieux que rien ne semblait lier entre eux. Entre temps, beaucoup de lecteurs auront abandonné en cours de route, malgré une trame intéressante en arrière-plan, lassés de ces allers-retours accompagnés d’une narration maladroite. Trop brouillonne pour être passionnante, l’histoire demeure pénalisée par la multiplicité des intrigues, en particulier la partie contemporaine dont les enjeux géopolitiques demeurent inconnus du grand public. Par ailleurs, la tournure des événements (la réunion des exemplaires maudits aboutit à une sorte d’apocalypse), fait craindre le pire pour le dénouement : espérons que tant de complexité ne débouche pas sur un final grandiloquent et ridicule, ce qui est trop souvent le cas en matière d’ésotérisme.
Graphiquement, depuis le premier album, les progrès sont perceptibles, en particulier pour les attitudes des personnages. Côté décors, l’album se nomme Paris, mais il se déroule partiellement dans le Pas-de-Calais, entre Arras et Boulogne-sur-Mer, ce qui constituera une curiosité pour les lecteurs originaires de cette région pour une fois mise en images. C’est toutefois un argument un peu faible pour découvrir cet album qui, malgré un intérêt croissant, ne justifie pas à lui seul qu’on revienne à une série qui risque fort de retomber dans l’anonymat une fois le dernier tome publié.