A
vant que le monde ne soit devenu une multitude d'îles se déplaçant au gré des courants, il n'était qu'un. Le réveil brutal des volcans en a décidé autrement et les survivants de ce cataclysme vivent désormais sur ce que l'on appelle « les dérivantes ». Papille était heureuse avec ses parents dans la taverne familiale jusqu'au jour où son père est parti. Face à une situation devenue dès lors difficile, les deux femmes décident de prendre la route pour rejoindre sa tante. Pourtant leur nouvelle situation n'aura rien à envier à l'ancienne, c'est le début d'un long et périlleux voyage.
La première impression qui ressort à la lecture de cet album est une sensation de fraîcheur due en grande partie à la présence de Papille et de sa forte personnalité. On devine aisément qu'elle aura un rôle important à jouer dans la suite des évènements. De l'autre côté du Lagon est une mise en bouche qui laisse un peu sur sa faim. Le récit semble appétissant, mais comme il n'en dit pas assez, c'est difficile de dire si ce que l'on a goûté est vraiment bon ou non. Laurand, qui signe là sa première bande dessinée en tant que scénariste et dessinateur a créé une histoire reposant vraisemblablement sur la recherche de son père par une jeune fille et sa mère. Il y décrit un univers imaginaire basé sur une civilisation maritime. On regrettera quelques cases d'explication qui auraient été les bienvenues pour mieux comprendre comment ces îles sont nées car l'information fait défaut et n'est présente que dans la publicité de l'album. Cela aurait donné un peu plus de profondeur à l'ensemble.
De l'autre côté du Lagon s'adresse essentiellement à un jeune public, la simplicité du dessin et les belles couleurs pastelles de Delphine Rieu (Bloodline, Aquanautes ...) sont autant d'éléments allant dans ce sens. Il faudra cependant attendre la suite avant de pouvoir se prononcer et savoir si cette série mérite que l'on s'y attarde. Ce qui n'empêche pas, bien au contraire, d'en retirer une lecture agréable.