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- La chronique
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Par Y. Tilleuil
D
epuis la reprise de cette série phare de la collection Vertigo de DC par Panini, et après deux tomes publiés par Semic, l’éditeur enchaîne les volumes à un rythme soutenu, diminuant ainsi le retard engrangé vis-à-vis d’une parution US qui dépasse déjà les 50 fascicules.
A l’instar de la série Girls qui s’amusait déjà à perturber l’équilibre entre hommes et femmes, l’idée de base de Y : Le dernier homme va encore plus loin en imaginant un événement qui laisse notre planète à la merci d’une population exclusivement féminine, en décimant tous les hommes, sauf un : Yorick Brown, le dernier homme !
Cette nouvelle parution de six épisodes (18 à 23) poursuit le périple de Yorick à travers les Etats-Unis, escorté par la généticienne Allison Mann, sensée l’aider à trouver les origines de ce mal, et par l’agent 355, assignée par la mystérieuse organisation Culper Ring afin de protéger cet ultime rempart du chromosome Y humain tant convoité.
La première partie de l’album abandonne Yorick dans un huis clos psychologique qui va le confronter à ses pires démons. Un détour psychosexuel qui va crédibiliser ce personnage qui pouvait sembler sujet à des décisions irréfléchies et impulsives jusque-là. La seconde moitié du récit va opposer ce héros malgré lui à une nouvelle milice extrémiste au cœur du désert de l’Arizona, et se situe donc dans la lignée des affrontements précédents avec le gang des Amazones et les commandos israéliens, tout en permettant de mieux cerner le personnage du docteur Mann.
En dressant une image de cette société de femmes qui ont du mal à se remettre de ce manque de repères, et en imaginant une nouvelle distribution des pouvoirs au niveau mondial, Brian K. Vaughan donne une légère orientation politique à son récit d’anticipation. Il évite néanmoins de se lancer dans une réflexion philosophique profonde en optant pour un récit dynamique, riche en rebondissements et qui mélange habilement thriller, fantastique et humour.
En se gardant bien de dévoiler les origines de ce mystérieux mal éradiquant toute vie masculine, le scénariste entretient le sentiment d’imprévisibilité qui enveloppe cette série et continue de ficeler ingénieusement son intrigue, tout en maîtrisant efficacement la gestion temporelle de son récit à l’aide d’allers-retours subtils dans le temps et l’espace.
Prolongeant les effets de son fléau fictif au niveau du graphisme, c’est logiquement à une femme que Vaughan a confié le dessin. La mise en image claire et réaliste de Pia Guerra accompagne efficacement le récit, mais elle aurait pu être un peu plus sombre, afin d’installer une ambiance plus angoissante, et s'accorder avec cet environnement post-apocalyptique. Le passage de témoin à Goran Parlov en milieu de tome aura surtout des conséquences au niveau des expressions faciales, mais ne comblera malheureusement pas cette petite lacune.
Et pour terminer la chronique de cette série qui devrait plaire aux fans de Midnight Nation ou Girls, en répondant à la question radiophonique populaire qu’évoque le titre de cet album : Encore !
- Les avis
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pysa
Le 13/04/2017 à 00:11:45
Yorik, dernier homme sur Terre, continue sa route avec son singe Esperluette, l'agent 355 et la généticienne Allison. Ils rencontrent l'agent 711 puis les filles de l'Arizona. L'intensité baisse d'un ton dans ce volume mis à part les dernières pages. La série reste toutefois de grande qualité.
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Halnawulf
Le 01/08/2014 à 12:40:55
Dans ce tome 4 des mésaventures de Yorick Brown, dernier homme sur terre, Brian K. Vaughan et Pia Guerra mettent ce dernier face à son plus terrible ennemi : lui-même. Laissé aux bons soins experts d’une collègue de 355, Yorick va devoir finalement choisir entre vivre et mourir. Entre traumatismes et traitement de choc, ces 3 épisodes diffusent une étrange sensation de malaise dans une atmosphère relativement malsaine qui détonne avec les récits précédents, peu enclins à jouer de cette surenchère. Au-delà de ce sentiment, Brian K. Vaughan a au moins le mérite de secouer son lecteur en anticipant une éventuelle routine et quitte les interrogations sociologiques pour les investigations psychanalytiques. C’est donc sur les chemins du psychisme du dernier homme sur terre que le « road-comics » fait une pause et explore les événements passés depuis le fléau, éclairant d’un jour nouveau les motivations de Yorick.
Goran Parlov prend ensuite le relais de Pia Guerra aux dessins pour un récit plus classique. La longue route de Yorick et ses acolytes est bloquée par des barrages aux mains de milices sudistes paranoïaques. L’affrontement qui s’en suit met en avant la naïveté du Dr Mann dans un monde peuplé de femmes dont elle connait les gênes sur le bout des doigts sans comprendre le fonctionnement d’une société en plein chaos et en perte de repères. Confrontée à l’héritage des hommes, le Dr Mann va devoir descendre de son piédestal, faire l’apprentissage brutal de la vie et murir dans la douleur. En arrière-plan de l’histoire de ces veuves miliciennes, Brian K. Vaughan sème de nouvelles graines de violence qui fleuriront dans les prochaines étapes du voyage de Yorick, alourdissant encore son fardeau et posant au lecteur une question lancinante : qu’y a-t-il à sauver de cette humanité ?
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voltaire
Le 09/05/2008 à 11:50:59
Notre petit groupe progresse sur son chemin. Le voici au Colorado plus très loin de la salvatrice Californie? Sauf qu'une plaisante jeune femme va retarder notre convoi en "confisquant" Yorick pour son usage personnel.
Mais l'aventure va de rebondissement en rebondissement le dernier étant le retour de la soeur de Yorick sur cette scène sanglante.
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