A
près avoir donné l'impression de se reposer sur ses lauriers pendant quelques années, Thorgal s'était soudain réveillé avec un excellent album, Kriss de Valnor . Outre le retour à des aventures plus passionnantes, ce 28e épisode avait déjà un goût de remise en ordre : les auteurs y réglaient le sort d'un des personnages les plus emblématiques de la série, et d'une certaine manière, lui offraient une sortie à sa mesure.
Ce n'était sans doute qu'une répétition générale et le ton était ainsi donné pour Le Sacrifice. On sait depuis quelque temps déjà que celui-ci sera le dernier écrit par Van Hamme, et qu'il passera ensuite le témoin à Yves Sente. Le scénariste n'a pas boudé son plaisir pour son ultime tour de piste avec l'Enfant des Etoiles. Comme à l'occasion d'un départ en retraite, il range ses affaires et les souvenirs affluent. Le processus d'identification entre l'auteur et son héros est d'ailleurs assez fascinant tout au long de l'album.
Le Sacrifice, au titre à la fois évocateur et trompeur, est parsemé d'évocations de nombreux épisodes, invite des personnages clés ou emblématiques qui ont marqué la série, sur fond d'une intrigue qui résume à elle seule l'ensemble des aventures de Thorgal. Van Hamme revient une dernière fois sur sa vision d'un affrontement entre un homme et des Dieux, métaphore d'un combat vain mais indispensable contre la destinée. Et comme toujours, l'abnégation, l'astuce, l'aide opportune d'autres divinités, vont permettre au héros de se sortir d'une situation déséspérée : un concept simple et efficace qui n'est pas sans rappeler l'Odyssée d'Homère. Sans être farouchement originale, cette intrigue permet en tout cas de mettre en place le futur de la série, qui verra l'avènement de Jolan sur le devant de la scène. D'ores et déjà, il montre une présence intéressante, plus affirmée qu'auparavant, qui lui donne l'étoffe suffisante pour assurer la relève. A un détail près : ce qui faisait tout l'interêt de Thorgal, c'était l'inégalité supposée entre un mortel opposant son courage et sa ruse à des Dieux aux pouvoirs sans limites. Avec ses propres capacités hors du commun, Jolan introduit un autre paramètre qui va compliquer la tâche d'Yves Sente et l'emmenera peut-être sur un autre terrain.
Côté graphisme, si Rosinski affiche une longévité artistique proche de celle de son comparse, il ne semble pas éprouver le même besoin de tourner la page. Au contraire, après s'être offert une incursion dans la peinture et la couleur directe avec le succès que l'on sait dans La vengeance du Comte Skarbek (scénarisé par... Yves Sente !), il prolonge l'expérience pour cet épisode de la série qui l'a révélé. Le résultat, comme on pouvait s'y attendre, est remarquable : probablement le plus bel album, sur le plan visuel, de la série. Le trait fin des débuts s'était certes effacé depuis quelques temps au gré des essais techniques réalisés par le dessinateur Polonais, mais pour nombre d'amateurs, le graphisme demeurait l'atout majeur de la série. Avec ces couleurs éclatantes, l'histoire prend même une autre dimension, plus onirique, et certaines cases sont tout simplement somptueuses. On se prend à regretter que l'éditeur n'ait pas fait preuve d'un peu plus d'audace en publiant une édition sépciale sur un papier haut de gamme, à la manière de Futuropolis ces derniers temps. Même sans cela, le style de Rosinski n'a peut être jamais autant permis aux sentiments de s'exprimer, jusque dans cette dernière case, sans doute le plus beau gros plan qu'il ait réalisé sur le héros.
Comment ne pas revenir justement sur Jean Van Hamme à ce moment précis ? Sans révéler la fin, comment ne pas voir le scénariste, à la fois fatigué, triste mais fier, dans cette superbe image, regardant son oeuvre devenue mature, s'éloigner pour vivre maintenant ses propres aventures ?
Le Sacrifice n'apparaît sans doute pas comme le meilleur album de la série, celle-ci ayant offert quelques titres références au Neuvième Art. Cependant, il réussit à être un album marquant, indispensable, et même émouvant. Bravo Monsieur Van Hamme.
La preview
Les avis
yopinet
Le 06/01/2017 à 15:18:22
Selon moi, un des meilleur album depuis pas mal d'années. Finies les confrontations anodines contre des seigneurs de contrées lointaines et ensoleillées.
ici, Thorgal revient à ses fondamentaux et des personnages plus vus depuis des lustres signent un bref retour. On sent un changement de cycle avec un Thorgal grisonnant et un Jolan qui ne cesse de monter en puissance. Sans être révolutionnaire, ce tome est habillement construit.
Le dessin quant à lui est inégal. Certaines planches coloriées en direct sont très belles. Mais d'autres donnent des des apparences grossières aux personnages.
kingtoof
Le 13/05/2015 à 21:36:27
Le sacrifice d'un fils pour son père... voila comment se termine Thorgal sous la plume de Van Hamme...
La série va de plus en plus s'intéresser à ce fils prodige qu'est Jolan, qui quitte l'enfance à la fin de cette histoire pour devenir un homme.
Jolan a fait le sacrifice de son enfance pour sauver la vie de Thorgal.
herve26
Le 19/05/2012 à 20:40:44
"Thorgal", quoi qu'on en pense, est un monument de la bande dessinée ; et c'est avec une certaine émotion et tristesse que l'on suit la fin de ses aventures.
Van Hamme a voulu achever sa saga, par un feu d'artifices de références aux histoires anciennes. "Le sacrifice" ne renvoit pas moins directement à cinq albums de la série, sans parler d'allusions indirectes à d'autres pérpéties de notre héros (la barque volante, par exemple).
Pourtant plus que le scénario, que je trouve bon mais sans plus, même si Van Hamme signe là un de ses meilleurs de la série depuis la fin du cycle du "pays Qâ", c'est le dessin de Rosinski qui retient l'attention.
Il continue là sa méthode en couleurs directes qu'il avait initié pour "La vengeance du Comte Skarbek" (sur un scénario d'Yves Sente). Même si parfois, on a du mal à reconnaître Thorgal sur certaines pages, les planches sont magnifiques, en particulier les dernières pages.
Et Van Hamme ne peut s'empêcher quelques pirouettes scénaristiques : on ne saura pas dans cet album la question que pose Jolan aux deux gardiens des portes; et le résumé sur deux pages de la "Marque des bannis" fait un peu remplissage mais passons...
Mais en un seul album, il réussit à faire passer tout l'univers de Thorgal (de la gardienne des clefs, au village viking, en passant par l'intervention des Dieux, les combats, la magie, et sa famille... il manque tout de même le personnage mythique de la série, à savoir Kriss de Valnor dans cet album (bien que citée plusieurs fois). Quel tour de force !
Parallèlement à la sortie de ce tome 29, est paru aussi un tome 29 bis (avec en vis à vis le scénario de Van Hamme et les planches de Rosinski), qui par le commentaire de Van Hamme sur la dernière case de l'album, nous émeut, nous qui avons suivi la destinée de l'enfant des étoiles depuis tant d'années.
Merci aux auteurs de nous avoir fait vivre pendant presque trente années, l'histoire d'un homme hors du commun, Thorgal Aegirsson.
BIBI37
Le 11/04/2010 à 16:14:05
Une fin de cycle en apothéose!!!!!
Le scénario mêle le fantastique de la mythologie scandinave et aventure. On y retrouve d'anciennes connaissances et Thorgal s'assagit définitivement en revenant enfin chez lui. Mais la relève semble être assuré par son propre fils...
Les dessins qui se maintenaient excellents pendant toute la série ont pris eux-aussi une dimension supplémentaire puisque Rosinski applique désormais la technique de la couleur directe qu'il avait essayé dans l'excellent "vengeance du comte Sharbek".
Ironie du sort c'est avec Yves Sente scénariste de cet ouvrage que va se continuer les aventures de notre barbare préféré quoique rajeuni puisqu'il prendra les traits de Jolan.
Merci aux auteurs pour toutes ces bonnes années daventure.
10/10.
predateur1
Le 13/12/2008 à 23:54:46
J'ai trouvé superbe le fait que Rosinski se mettait à la couleure directe, car maintenant on dirait de vraies peintures.
Cet album vas nous faire reposer notre "guerrier" sympatique qui en a bien mérité se repos.
Cela fait quant meme un peu bizzare au début de le dessiné de cette façon.
Toujours autants d'idées en réserves.
quercus
Le 04/12/2008 à 22:08:49
Voici le dernier album magistral que Van Hamme scénarise et le premier pour Rosinski de passer à la couleur direct, très réussi aussi.
Cet album vas permettre de faire reposer notre chère hèros qui devient un peut plus agé et fatigué, il faut dire qu'il n'a pas eu un parcourt très normal, et facile.
Du coup se serat maintenant au tour de son fils Jolan de prendre la reléve.
cachou
Le 23/02/2008 à 17:32:44
Cet album est plus que superbe, le dessin de Rosinski est encore mieux, il me rappel un peu le style d'Hermann qui s'est mis bien plus tot à cette façon de colorier comme une aquarelle.
Van Hamme à su terminer sa part de l'histoire ou Thorgal sera relayé par son fils Jolan qui lui à sauvé la vie.
wismerhill 1er
Le 30/12/2006 à 15:38:28
Très très bon, le retour du dieu machin m'a un peut surpris, mais sinon c'était
vraiment sympathique à lire puisque Thorgal était de retour. Rosinski m'a
vraiment épaté avec son superbe dessin et ses couleurs magnifiques, quant à
Van Hamme on peut pas dire qu'il a fait son travaille à moitié.
Isil
Le 09/12/2006 à 01:39:11
Bon, c'est mieux que les précédant, mais soyons honnètes, un tel exploit n'était guère difficile. En fait, ça reste gentillement nul. Le scénario n'est évidemment pas original, Thorgal doit combattre mille et un danger pour sauver sa vie, passqu'Odin qui a décidément un caractère de cochon, il en a jusque-là de Thorgal(remarquez, ça peut se comprendre, s'il a lu les albums précédants) et il veut en finir. Heureusement, la gentille Frigg envoie une aide précieuse(tu parles!!!)en la personne de...(je vais pas vous spolier tout de meme)...saluons ici la ténacité de cette aimable Frigg, qui s'opose clairement à son maris, ce méchant monsieur, qui s'avère ètre son mari(étant donné leur opposition continuelle, ça doit pas ètre tout les jours rose, au Valallha)
Bref, l'originalité n'est pas au rendez-vous et ici réaparaissent bonne cantité de personnages d'anciens albums, entre eux, bien évidemment la sempiternelle gardienne des clés qui, signalont-le au passage, ne cache plus ses attributs féminins avec tant de pudeur que les albums précédants. Rosinsky parait apprécier la disparition de la censure et s'en donne à coeur joie. C'est pratiquement la seule chose originale...et il fallait que ce soit celle-là(ah les hommes, meme avec 70 ans, tous les mèmes!!!).
Mais malgré ce retour aux histoires oniriques, la magie a quasiment disparus. les histoires de ce genre étaient auparavent contée avec délicatesse, mais à présent, c'est plus grotesque qu'autre chose...les dieux paraissent des humains bornés, le 2eme monde une terre de mitgard pourrie...
Et les dessins...bref. Je remercie Rosinsky d'essayer d'inover, et je le félicite pour cette tentative, mais franchement, la couleur directe, c'est moche, c'est laid, c'est hideux. Les couleurs sont criardes, il n'y a casiment as de mouveent, et le détail...bon les détails, ça fait longtemps qu'on y avait renoncé. Pitié, Rosinsky, essayer de comrendre: ce qu'on veut, c'est des dessins comme ceux du pays Qa, point!!!!
Hugui
Le 02/12/2006 à 19:42:45
Thorgal a-t-il enfin trouvé la quiétude auprès des siens ? On l'espère pour lui et pour nous ! Car même cette dernière aventure n'apporte rien d'original à la saga en faisant force rappel des anciennes aventures, ce qui a pour seul mérite de nous inciter à les relire. Mais les dessins ne fléchissent pas. Bravo à Van Hamme de savoir s'arrêter, il va falloir que Yves Sente fasse fort pour nous inciter à repiquer au truc !