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évrier 1941. Les nationalistes se sont retranchés dans la jungle birmane après l’incendie de la résidence du gouverneur. Des soldats envoyés en éclaireurs rapportent des phénomènes effrayants (mort-vivants, invasion d’insectes…). Accompagné d’une troupe de Kachins qui voient dans ces phénomènes la marque de Tiamin, l’une des divinités des Miroirs, Lance part à la recherche de son frère qu’il croit retenu en otage par le mage Leng.
Après une longue entrée en matière dans un premier tome assez dense, place à l’action dans la Jungle de Glace. Un titre assez étonnant, qui rappelle la place prépondérante du fantastique dans cette série. Sur un rythme plus nerveux, les scènes spectaculaires se succèdent, mais au final, l’intrigue n’avance guère. Tout au plus, les rôles des personnages principaux s'affirment : le mage manipulateur qui associe vengeance personnelle et libération du peuple birman, le gentil jumeau possédé par le démon et dans le camp des oppressés, le méchant jumeau raciste dans le camp des oppresseurs. Des protagonistes qui manquent cruellement de consistance, auxquels on peine à s’attacher : Thirault force d’ailleurs régulièrement le trait, notamment sur l’occupant anglais, pour bien indiquer quel est le parti à choisir.
Graphiquement, Butch Guice commence à montrer les limites de sa production intensive (deux tomes de Metal et deux de Mandalay en quelques mois). Les visages en arrière-plan et les décors sont de moins en moins soignés, et si le fantastique lui donne l’occasion de laisser libre cours à son imagination, le résultat laisse dubitatif.
Paradoxalement, on s’ennuie donc un peu dans cette suite pourtant débarrassée de la mise en place fastidieuse du départ. Un peu trop de déjà-vu sans doute, malgré le contexte original et soigneusement travaillé par Philippe Thirault. Il reste deux tomes pour corriger la tendance.