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eune vampire orpheline, Dynasty-Tang vit sous la tutelle de M. Han, un chasseur de monstres lui aussi buveur d'hémoglobine. Il veille farouchement à ce qu’aucun autre être de leur espèce n’approche sa protégée. Et pour cause ! Le sang de Dynasty-Tang possède des vertus magiques hors du commun dont il profite allégrement. Mais jusqu’à quand pourra-il repousser la horde de créatures qui le convoite également ?
L’intrigue principale de Step propose un récit de vampires qui, de prime abord, ne paraît guère exceptionnel. Toutefois, on s’aperçoit bientôt que le fil conducteur est agrémenté d’une douzaine d’historiettes qui n’ont parfois qu’un rapport lointain avec le propos de départ. Elles se succèdent rapidement, ne laissant place à aucune pause. Yu Yan Shu y fait apparaître dans des situations comiques les personnages les plus célèbres de la littérature fantastique tant occidentale que japonaise. L’atout de ce jeune auteur chinois est d’utiliser un humour détonnant pour apporter une nouvelle vision des Dracula, Cerbère, monstre de Frankenstein, âme de portable et autres renards à neuf queues. Les sourires fleurissent donc alors même que les sourcils se haussent quand pointent déroute et détresse face au côté délirant des nouvelles ou à l'inconsistance de certaines.
Au niveau graphique le même désarroi désoriente le lecteur. L’auteur passe d’un dessin très réussi et abouti à un recours fréquent au « super déformé » en passant par des cases très inégales qui paraissent inachevées. Ce sont finalement les couleurs ressortant particulièrement bien sur le tramage noir qui retiennent l’attention. Tons chauds et froids, vifs ou plus nuancés s’y mêlent et s’accordent bien avec l’ensemble détonnant de l’album. Les bulles des dialogues, colorées elles aussi, ajoutent une touche de fantaisie qui n’est pas déplaisante.
Ce premier volet de Step laisse une impression assez étrange, ce qui n’empêche pas de prendre rendez-vous avec la deuxième partie du diptyque.