Résumé: Utah, 1896. La route de Sundance et de Sean croise celle de hors-la-loi en lutte contre la tyrannie des Barons du bétail. De la rencontre avec leur chef, le célèbre Butch Cassidy, naît alors le Syndicat des pilleurs de trains, une organisation de justiciers aussi redoutable qu'efficace...
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oujours accompagné de son sauveur « Sundance Kid », Sean Cassidy croise la route du célèbre Butch Cassidy et rejoint sa bande de hors-la-loi qui luttent contre l’oppression des propriétaires de bétail. C’est une page de l’histoire de la fin du XIXè siècle aux Etats-Unis qui va s’écrire.
La légende de Cassidy revendique l’appartenance à la catégorie « Western Social ». Un profil atypique, peut-être pour mieux se distinguer dans un domaine écrasé par des monstres sacrés comme Blueberry, Comanche, Durango ou même plus récemment Bouncer ? L’approche est en tout cas différente ici, la série ne pouvant s’appuyer sur un graphisme toujours à la peine. Postures malhabiles, perspectives insolites, visages difformes : beaucoup de petits défauts qui ne sont pas toujours dissimulés par une mise en couleur assez lumineuse (par infographie) mais elle-même fatigante à la longue.
Roger Martin (scénariste de Amerikkka) joue donc la carte de la petite histoire qui permet de revisiter la grande. Il le fait avec un certain formalisme, parfois pesant, qui n’est pas sans rappeler sur un concept proche Ce qui est à nous de David Chauvel (sur l’histoire de la mafia new-yorkaise). Sean Cassidy l’anonyme rencontre donc son célèbre homonyme Butch, dont le duo avec Sundance Kid a été immortalisé au cinéma par Robert Redford et Paul Newman : une référence mythique qui pèse lourd quand le livre que l'on tient en main est bien moins réussi. Malgré un thème plutôt intéressant, l’intrigue s’enlise en effet trop vite dans quelques longueurs. La faute en particulier à l’usage d’une voix off omniprésente, qui empêche de s’impliquer dans l’histoire et malgré l’alibi social, le choix de reléguer au second plan des codes habituels du western finit par peser.
Dommage car s’il est un domaine dans lequel l'actualité BD n’est pas très chargée, c’est bien le western. Il reste un tome dans la trilogie pour sauver ce qui peut encore l’être, et La légende de Cassidy s’éloignera ensuite vers deux autres cycles, un sur la Guerre d’Espagne et un autre sur la Guerre Froide. Des univers moins explorés dans lesquels les auteurs seront peut-être plus à l’aise…