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out a basculé le jour où l'ange Gabriel a rencontré son ancien amour et ce jeune garçon aux frontières du Paradis et de l’Enfer. Depuis, les armées de l'Enfer et du Paradis se disputent le contrôle de l'univers. Enjeu d’une guerre éternelle, le petit Julien n’est autre que l’arme ultime qui donnera la victoire aux armées du ciel, mettant fin à l’équilibre qui régit l’univers.
Se retrouvant sur une terre ravagée par les Démons, Julien ne sait que faire du pouvoir dont il a hérité tandis que Gabriel succombe à la plus grande des tentations de Satan : la puissance suffisante pour mettre fin à toutes les souffrances. Devenu ivre de pouvoir, il risque néanmoins de mettre fin à tout sentiment, voire même à toute vie…
La description de l’Apocalypse telle qu’elle figure dans la série Paradis perdu, a permis à Ange de décrire avec originalité et simplicité certains problèmes liés au combat entre le Bien et le Mal. Dans un tel déchaînement de violences et de sentiments, la tentation est grande, selon le scénariste, d’utiliser tous les moyens à sa disposition afin de voire sa cause triompher, quitte à la dénaturer complètement compte-tenu de la nature maléfique des moyens utilisés : un thème ô combien d’actualité dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Dans de telles conditions, il est donc très difficile de distinguer le Bien du Mal, chaque camp ayant de très bonnes raisons de s’être lancé dans le conflit. De plus, ceux-ci sont donc intrinsèquement liés, l’un ne pouvant se passer de l’autre, le Bien absolu étant tout aussi destructeur et insupportable que le Mal absolu.
On le voit, le scénario continue donc sur sa lancée et conclut ainsi cette version dantesque mais pleine de maturité de l’Armaguedon. Certains regretteront peut-être la conclusion athée dans laquelle les auteurs présentent une version « biologique » des théories du philosophe Feuerbach. Celle-ci, pourtant inutile à l’intrigue, n’enlève rien à la qualité du récit.
Côté graphisme, le dernier tome de la série a permis à Xavier de se libérer complètement, celui-ci délivrant des décors grandioses et somptueux, agrémentés d’un cadrage dynamique. Le dessinateur présente un graphisme digne de la Fin des Temps.
Ange et Xavier terminent donc sur un sans-faute concluant avec brio une approche originale d’un thème pourtant maintes fois traité.
>> Voir la chronique du tome 2, Purgatoire
>> Voir la chronique du tome 3, Paradis
>> Voir la prépublication du tome 4, Terres sur BDGEST
La preview
Les avis
BIBI37
Le 27/08/2011 à 21:46:10
Pas convaincu par la fin de ce cycle même en lisant au deuxième ou troisième degré.
Par moments cela s'apparente à du grand n'importe quoi et d'autres fois à une réflexion philosophique sur le bien et le mal et sur la religion.
Bref un gout d'inachevé.
4/10.
La Pop
Le 25/04/2008 à 13:01:28
Je ne suis pas d'accord avec toutes les critiques qui ont été faites jusque là sur le scénario.
D'abord, OK le dessin est magnifique, surexpressionniste, surexagéré, d'un symbolisme qui se marie parfaitement avec le contexte du récit. Les magnifiques couleurs d'Alexe n'y sont pas d'ailleurs étrangères.
Maintenant le point qui fache : le scénar.
OUI on ne comprend pas grand chose quand on le lit la première fois.
OUI on ne comprend pas grand chose quand on le lit la deuxième fois.
Mais il reste un sentiment de poésie qui donne envie d'y revenir : au moins on est pas dans le surréchauffé "Anges contre démons, mais non le monde n'est pas tout blanc ou tout noir en fait en morale de fin, ah bon on savait pas!"
NON je n'ai pas tout compris, mais j'ai envie de comprendre et de le relire. Et même si c'est loin d'être de la philosophie, Ange nous laisse libres d'interpréter comme on veut et en cela nous fait réfléchir.
Pourquoi une BD serait un ojet de divertissement qu'on lit une fois sans effort et qu'on juge, et non comme un livre le point de départ d'une réflexion personnelle?
Et la figure de l'instant où Dieu et Diable s'embrassent est juste sublime...
jimmypage
Le 15/12/2006 à 04:09:35
Bon, soyons franc, c'est de pire en pire...
Dialogues toujours aussi subtils, interêt proche du néant, ce dernier tome conclue une série à oublier.
Si l'on considère Paradis Perdu comme un art-off, c'est très réussi, les dessins d'anges et démons sont chouettes. Mais comme c'est rangé dans la catégorie BD, il faut bien rajouter une intrigue et quelques phylacteres. Mais quitte à les remplir de vide, la vraie classe aurait été de laisser entièrement blanches, charge au lecteur de les compléter...