Nous voilà tranportés vers l'Ukraine et les cultures slaves, tziganes, cosaques et juives bien sûr.
Klezmer, c'est avant tout un style musical d'Europe de l'Est joué par les musiciens itinérants juifs ashkénazes, un voyage entre musique manouche et jazz... enfin pour se faire une idée, vaut mieux se mettre un bon disque et commencer la lecture. Je connais et apprécie la musique de David Krakauer dont le site est ici, mais vous pouvez aussi allez vous renseigner auprès de ces deux groupes : The Klezmatics et Amsterdam Klezmer.
Nous allons suivre plusieurs personnages : Yaacov le jeune homme, Hava, la jolie jeune femme, Le Baron taciturne au passé trouble, Vicenzo plutôt naïf et faire valoir et le gitan Tchokola formidable conteur d'histoires. Tous ont en commun la musique et vont se rencontrer. Ils traversent un monde où la violence domine et où les sentiments ont parfois du mal à se frayer un chemin, mais prendront une importance grandissante au fil du temps. Le premier tome permet de camper les personnages à la façon d'une randonnée contée. Dans le second ils se retrouvent à Odessa dans la maison d'une vieille dame qui fête son prochain départ pour Israël : les amitiés se nouent, les histoires se délient, l'alcool ,coule à flot et les notes de musiques accompagnent tout ce petit monde...
Les dessins (en couleurs directes - aquarellées - ) et l'écriture sont extraordinaires : rythmées, saccadées, colorées, spontanées elle confirme le talent de leur auteur Joan Sfar. C'est riche, passionnant, culturel, drôle, émouvant et même fichtrement documenté... car en fin d'ouvrage Joan Sfar partage ses impressions sur son travail de dessin et de recherche. Il nous parle de ses influences : Hugo Pratt, Quentin Blake, Sempé... et décrit sa découverte de l'aquarelle et son rapport à la bande dessinée.