C
asse-Pierre, compagnon sculpteur, se rend à Paris afin de faire la connaissance de son tuteur, un homme étonnamment généreux qui a toujours subvenu à ses besoins. Cependant, arrivé dans la capitale, il est très vite intrigué par des crimes à la bibliothèque du Roi. Aventurier dans l'âme, il ne peut se soustraire à son désir d'enquêter avec le soutien de Basile, un ex-bagnard au comportement équivoque.
Jacques-René Martin entame avec La XIIIe centurie l'adaptation de son roman du même nom en trois tomes. C'est en soi une très bonne initiative de mettre en avant l'univers du compagnonnage à Paris au XIXe siècle. Une véritable confrérie dont les membres se devaient entraide et solidarité. Toutefois, cet intérêt historique est assez vite mis au second plan au profit d'une intrigue policière guère passionnante. La lecture aurait pu tout de même être plaisante mais force est de constater que la narration est laborieuse. L'auteur ne parvient manifestement pas à se détacher de son roman et devient prisonnier d'un mode d'expression peu adapté à la bande dessinée. Ainsi, les descriptifs («Casse-Pierre se dit que...») cassent le rythme tandis que les personnages sonnent faux et les dialogues manquent de naturel.
Graphiquement, le style réaliste de Philippe Tarral, très classique, laisse indifférent. Aucun émerveillement en vue, ni même d'aversion malgré un dessin figé et inexpressif. En définitive, il est représentatif de ce premier épisode qui ne semble pas s'adresser à des lecteurs réguliers de bandes dessinées.
En fait, cet album est à réserver aux passionnés d'Histoire qui délaisseront la trame principale pour y chercher plutôt une source de documentation. Les auteurs montrent en effet un souci manifeste du détail, que ce soit au niveau des décors ou de la vie des compagnons, avec son vocabulaire d'époque faisant l'objet de régulières annotations.