L
illian Browne est une ado comme bien d’autres : rêveuse, cœur d’artichaut, un peu mal dans sa peau. Et amoureuse du frère de son amie pour ne rien arranger. C’est décidé, il faut tourner la page et elle part en pension. Elle y rencontre Jackson, une petite peste qui semble avoir décidé de lui mener la vie dure. Pourtant elles apprendront toutes deux qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Plus tard, elle fera l’acquisition d’une lampe magique qui renferme un génie…
Succès en Italie, Lillian Browne débarque en France pour conquérir les jeunes filles de son âge. Reposant sur des schémas on ne peut plus classiques, il est difficile de mettre en avant des qualités qui feront de cette série un indiscutable succès. Le ton a le goût du miel, le déroulement est hautement prévisible, l’ensemble cousu de fil blanc. En particulier, cette histoire de génie qui propose à la jeune fille d’exaucer trois de ses vœux qui irritera plus qu’elle n’invitera à l'évasion et au questionnement (quels sont les trois vœux que j'aurais formulés, moi ?). Le fait que le beau brun prenne des atours de pirate (univers à la mode) ne changeant rien à l'affaire.
Alors l’originalité, il faut peut-être aller la chercher dans la bande-son qui agrémente la première partie de l’album. Pourtant, là encore un obstacle s’impose : l’évocation de ces chansons des 50’s – 60’s ou de ces ritournelles latines va-elle avoir l’effet escompté sur nos adolescentes ? Si l’auteure aime par exemple se rappeler les frasques de Marc Bolan, ce sera aux parents de ressortir leurs vinyls pour illustrer ce souvenir. Une manière d’instaurer un dialogue entre les générations ? Pourquoi pas.
Le dessin est quant à lui agréable, il sait prendre quelques audaces dans la construction des planches, même si l’abus de profils en gros plan lasse à force de répétition.
Evidemment le vieux chroniqueur bédéphage n’est pas le cœur de cible de cette série qu’il est bon de réserver – exclusivement ? – aux pures fleurs bleues. A confier éventuellement à sa progéniture pour un avis plus approprié. En ne s’empêchant pas de penser que ces courts récits mis bout à bout en album auraient sans doute mieux trouvé leur place dans un format magazine, au milieu des rubriques Fashion et Courrier des lectrices.