Résumé: Alors que les dangers se font plus pressants autour du Ciboire, Ylang devra continuer à prouver qu'elle est digne de devenir un Dragon. Car rien n'est acquis sur Hélios quand on est un écusson noir. Ylang devra maîtriser sa peur et sa lame pour échapper aux créatures monstrueuses qui errent dans et hors du Ciboire. Mais ceci n'est rien comparé au sacrifice ultime qui lui sera demandé.
Y
lang est un écusson noir, autrement dit au plus bas de l'échelle sociale d'Hélios. Mais depuis toujours, sa mère prostituée est prête à tout pour la sortir de la misère et qu'elle accède au rang suprême de Dragon. Ylang est maintenant sur le point d'achever sa formation. Récompensée pour son courage et sa persévérance, elle est en passe d'atteindre son rêve. Pourtant, son ascension sociale ne fait pas l'unanimité et elle devra encore accepter les pires sacrifices pour monter les dernières marches.
Les âmes d'Hélios est une série à l'intrigue à priori assez convenue aux allures de conte de fée : une héroïne aux origines plus que modestes montre qu'à force de courage et d'abnégation, on peut concrétiser ses rêves les plus fous. Pourtant, depuis maintenant trois albums, Philippe Saimbert ne laisse pas son scénario s'installer dans une trame trop prévisible et réussit à tenir le lecteur en haleine. L'univers qu'il développe est particulièrement glauque et violent, il n'a aucune pitié pour ses personnages dont la détresse est souvent extrême. D'aucuns feront par moment le rapprochement avec l'oeuvre de Jodorowsky, mais sans cette folie excessive qui rebute ses détracteurs.
Hélios est une citée en métal agonisante, régi par des lois strictes et cruelles au nom du très énigmatique Torkamak, et complètement coupée du monde extérieur, sauvage et hostile. Dans ce nouveau tome, l'histoire progresse moins que dans les précédents. Toutefois, on ne s'ennuie pas pour autant puisque les auteurs nous font enfin découvrir l'extérieur d'Hélios, ou dans une moindre mesure les mines de Guantanamo, effrayantes salles de tortures pour les hérétiques. Par ailleurs, si certaines séquences manquent quand même quelque peu d'intérêt, elles sont vites oubliées lors du dénouement de cet épisode, probablement un tournant majeur de la série habilement mis en scène.
On a découvert Roberto Ricci avec le premier tome de la série. Ses dessins rappelant ceux de Gimenez étaient alors plaisants mais encore hésitants. Depuis, il a énormément gagné en assurance, se montrant à son aise autant dans les scènes d'action que dans celles plus posées, voire plus émouvantes, et les défauts se font rares. Sa mise en couleur est elle aussi de plus en plus soignée et sophistiquée, offrant un réel plaisir au lecteur.
Les âmes d'Hélios s'impose de plus en plus comme une valeur sûre en matière de BD de science-fiction. Il reste maintenant deux tomes pour voir Ylang devenir un Dragon, mais surtout pour lever tous les mystères qui planent encore autour de la cité en elle-même et du Torkamak.