U
n psychiatre humanitaire vient renforcer l’ONG suisse « MEDAIR » en Ouganda. Ses patients sont surtout des victimes des guerres qui déchirent cette région du globe, mais il s’occupe également des enfants soldats qui ont échappé à leurs tortionnaires. Parmi eux, Otieno, traumatisé et qui peine à s’intégrer aux réfugiés.
La bande dessinée n’est pas le media le plus évident pour qui veut diffuser un message humanitaire ou engagé. L’initiative de Philippe Bonifay, Ann boinet et Juliette Derenne peut donc susciter la curiosité, mais l’étonnement s’efface rapidement devant la gravité du propos. Sans ménagement, mais également avec pudeur et sobriété, les auteurs évoquent des événements terribles qui semblent malheureusement banals sur certaines parties du monde.
L’exercice est délicat : comment ne pas provoquer le rejet alors que le propos nous renvoie à notre propre indifférence ? L’histoire est cependant suffisamment bien construite pour ménager l’intérêt sans tomber dans la simple description, et si le graphisme se fait le plus discret possible, l’album s’avère intéressant à lire au delà de ce thème particulièrement dramatique.
Sans jamais être moralisateurs, les auteurs parviennent ainsi à leur objectif : témoigner de cette situation intolérable. Un appel qui mérite d’être entendu.
Je viens de terminer la lecture de cette magnifique BD qui traite d'un sujet préoccupant les enfants soldats. J'ai été emballé par la justesse de l'histoire et par les magnifiques dessins de Juliette Derenne qui nous font bien ressentir toute l'horreur vécu par Otieno.
Plus qu'un bon moment de lecture ou d'évasion cette BD est un outil d'ouverture d'esprit, un arrache oeillère, sur les cruautés que peuvent vivre des milliers d'enfants de par le monde. Un oeuvre à ranger précieusement à coter des Amerikkka de Martin & Otéro.