L
ors d'une opération pour coincer un trafiquant de drogue, David Norlane voit mourir son coéquipier Carl Wessner sous ses yeux. Déterminé à poursuivre son enquête jusqu'au bout, bien des obstacles se présentent sur sa route, que ce soit sur le plan personnel avec Zoé sa fille camée ou professionnel avec une hiérarchie réfractaire.
Dès la première page, le ton est donné : une fille doit s'abaisser à offrir une gâterie à son dealer pour payer sa dose. Rouge est ma couleur est un polar bien noir, dans la lignée du très bon 36, quai des Orfèvres d'Olivier Marchal. Le métier de flic n'y a pas le bon rôle et les mots espoir et moralité ne font pas trop partie du paysage. Seul la jeune Zoé semble vouloir s'accrocher à la vie et sortir de sa triste situation mais n'est ce pas déjà trop tard ? Le récit est dur, parfaitement raconté par Villard et Chauzy, et ne laisse pas indifférent.
L'ambiance glauque émane aussi d'un graphisme tout à fait adéquat. Des personnages tristes, aux traits tirés, lassés de leur existence. Une mise en couleur sombre évoquant sans cesse la nuit ou des intérieurs d'immeubles vétustes. Chauzy a mis tout en oeuvre avec succès pour nous immerger dans l'atmosphère recherchée.
Rouge est ma couleur devrait ravir tous les amateurs de séries noires. Quant aux autres, voyez ici l'occasion de vous réconcilier avec ce genre qui peut vite être indigeste s'il est mal traité. Un album très réussi.
Les avis
Erik67
Le 24/11/2020 à 16:11:13
Une histoire triste dans les bas fonds de Paris. Il est question de trafic de drogue, d'infiltration, d'histoire de famille, de flics ripoux... Un vrai polar pur et dur !
La relation père-fille dans ce récit paraît presque irréaliste. Peut-on simplement imaginer la fin de ce récit ? C'est impossible de tirer...
Un dessin expressif avec des traits gras et noir, des couleurs assez glauques pour entrer dans le milieu.
Rien ne nous sera épargné. C'est un milieu que je n'aime pas. Force est de reconnaître une reconstitution fidèle comme si l'auteur l'avait vécu.
kingtoof
Le 03/04/2018 à 21:54:07
Bon album, dont l'histoire ne laisse pas indifférent.
Descente dans le milieu interlope des nuits parisiennes : drogues, magouilles, ripoux...
Cette collection Rivage / Noir chez Casterman est très intéressante et permet de découvrir des auteurs de polars.
Hugui
Le 11/07/2007 à 15:19:47
Polar (très) noir classique avec tous les poncifs du genre, dessin difficile mais adapté à l'ambiance.
Un bon moment de lecture.
chtifchtif
Le 10/05/2006 à 09:25:00
que du bon avec ce polar noir de chez noir... (même si le rouge est sa couleur!)
Un intervention fliquée dans un deal de drogue qui tourne mal, une fille d'inspecteur camée qui veut s'en sortir , et du rock dans les bars paumés des milieux interlopes, le mélange a une pêche terrible, mais s'enfonce de plus en plus au fur et à mesure que l'on déroule les pages. Les personnages en ont tellement vu qu'ils ne semblent même plus en mesure de s'émouvoir, de ressentir quoi que ce soit... Le dessin de Chauzy est très expressif (même s'il donne l'impression de n'avoir jamais vu un batteur jouer de son instrument, mais bon...), et les couleurs glauques au possible, dans la lignée de DRH. Un peu comme Manu Larcenet, il s'amuse à glisser quelques références musicales un peu partout, ça rajoute à l'ambiance.
Conseillé très vivement!!!!!!!
edgarmint
Le 13/09/2005 à 11:45:34
INDENIABLEMENT LE MEILLEUR CHAUZY.
A ses début, Chauzy flirta avec le roman noir chez futuropolis. Puis ayant grandi, il eu assez de recul pour taquiner l'autodérision ("parano", "l'âge ingrat"), où l'on sentait un certain vécu. Enfin, récemment Chauzy s'est lancé dans le policier dans un premier temps en demeurant fidèle à un certain sens de l'humour ("Clara"), mais cela de mon point de vue gâchait le potentiel qui se révèle enfin, le mélange des genres n'était pas parfait. Puis il s'est attaqué au polar pur et dur avec plusieurs collaborations avec "Jonquet".
Dans "rouge est ma couleur", il réalise avec Villard un somptueux polar. J'ai toujours considéré que bien souvent les meilleurs BD étaient celles en 1 tome (voir 2 ou 3 maximum... si nécessaire). Mais encore ne faut-il pas se rater dans cet exercice et c'est le cas. Le scénario tient parfaitement debout et s'enchaîne parfaitement. Côté dessin, il s'accomode parfaitement à cette ambiance sordide nord-parisienne (comme c'était déjà le cas pour "la vie de ma mère" avec Jonquet).
BREF, UN EXCELLENT POLAR EN BD - ce qui est assez râre pour mériter notre attention. Devrait plaire aux amateurs de genre.