Résumé: Elle est une jeune fille aimée de ses parents, des monarques éclairés et progressistes qui au lieu de dépenser leur fortune dans la guerre et les fortifications, ont tout investi dans l'art et la culture. Une belle démarche et un bon esprit, jusqu'à ce qu'une armée de monstres sanguinaires attaque le château et s'emploie à trucider tout le monde.
Notre jeune princesse est donc réveillée en pleine nuit par des feux grégeois et un semi-orque avec un micropénis penché au-dessus de son lit qui cherche à la bouffer et pire. Heureusement, forte dans pas mal de domaines dont les arts martiaux et la capoeïra, elle parvient à s'échapper de sa chambre. Près des restes calcinés de ses parents, elle croise, par chance, le magicien du palais qui parvient à l'aider à s'enfuir du château envahi. Juste avant de mourir, il lui offrit un objet exceptionnel sorti du fin fond de son labo bordélique et poussiéreux : une « bicyclette ». Accompagnée de ce truc qui roule, sonne et éclaire dont elle ne sait rien, notre héroïne quitte le château détruit pour survivre et poursuivre sa route... Une route qui, bien entendu et malheureusement, pour une jeune fille seule, sera tout aussi dangereuse.
L
es rayons de la lune s'attardent sur des silhouettes menaçantes qui escaladent les murailles du château. Dans une chambre, la princesse dort. Mais bientôt, elle ouvre les yeux, réveillée par des flammes qui se reflètent sur son visage. L'édifice est en feu ! Dès lors, il faudra beaucoup de courage, de ruse et de culot à la jeune fille pour se sortir de ce guêpier. Sa meilleure arme : une bicyclette !
Alors que le fan d'héroïque-fantasy pensait ne plus jamais s'enthousiasmer pour de nouvelles BD de ce genre, voilà qu'arrive le talentueux Joann Sfar, avec sa Petite reine. Très belle entrée en matière pour ce qui est annoncé comme une série - Reines et dragons - de one-shots indépendants. Alors, quels éléments cet auteur touche-à-tout a-t-il imaginé pour dépoussiérer et surtout, renouveler, ce style archi-exploré ? Tout d'abord, il mêle intelligemment le langage moderne et l'anachronisme qu'est le deux-roues avec les codes habituels : créatures ailées, trolls, elfes, nains et bien sûr, une quête de soi. Ensuite, il s'avère qu'elle est très vite attachante, cette tête couronnée aux cheveux bleus !
La première partie de l'histoire se déroule avec sa voix off distillant de belles punchlines pour mieux se familiariser avec sa personnalité "badass" et malicieuse. La seconde moitié introduit de nouveaux personnages typiques de jeux de rôles avec de petits clins d'œil comiques, ainsi qu'une complicité singulière avec un dragon. C'est enfin l'utilisation d'une sorte de second degré qui fait passer des scènes résolument ultra violentes et gores avec un humour parfaitement assumé. Au final, le lecteur passe un excellent moment de lecture et en redemande !
L'artiste possède un style parfaitement reconnaissable : caricatural et spontané, tremblotant et foutraque mais toujours lisible. Le découpage classique propose des cases aux contours ondulants et des couleurs éclatantes.
Entre la parodie et l'hommage, ce premier opus enchante et réjouit grâce à la magie d'un auteur qui, à cette occasion, ressuscite la fantasy !
Les avis
Pulp_Sirius
Le 01/11/2024 à 01:33:53
Terriblement mauvais.
Une princesse qui vit dans un monde médiéval fantastique se fait donner une bicyclette et devient l'amie d'un dragon. C'est ça. Avec de l'humour à la Sfar sans grande originalité. L'histoire est à dormir debout.
minot
Le 21/05/2024 à 15:18:37
Sfar revient avec un nouveau récit d'héroïc-fantasy qui, comme d'habitude chez lui, mêle humour, second degré, hommage aux jeux de rôle et réflexions humanistes. La lecture est plutôt sympa, même si le scénario est très tiré par les cheveux.
Avec son style graphique reconnaissable entre mille (trait bafouillant et bordélique, cases aux contours ramollis, couleurs éclatantes), Sfar nous embarque dans une histoire aussi violente et gore qu'absurde. L'ensemble est distrayant mais n'est pas aussi abouti que certaines autres de ses séries héroïc-fantasy (L'ANCIEN TEMPS était plus enchanteur, sans même parler de DONJON qui pour moi constitue la référence en la matière).