Le 16/06/2024 à 10:58:08
Pas réellement accroché avec ce livre. Au début, je trouvais les dessins très naïfs, simplistes, gribouillés, avec l’impression que c’était vite fait ou par quelqu'un de très jeune. Je me suis dit, je vais m’habituer, ça va servir l’histoire… Non et non. Je ne me suis pas habitué et j’ai trouvé que ce n’était pas assez noir, pas assez fou, pas assez en accord pour aller avec l’histoire… Au début, j’ai eu du mal avec la narration, que je trouvais simpliste, facile, hachée voire réductrice. Il y a un méchant. On l’arrête. Il va en prison. Il sort de prison. Il est pas content. Je me suis dit, il va y avoir un côté télégramme, des flashs qui avancent paf paf paf avec des ellipses qui surprennent. Ben non. C’est juste simpliste, facile, haché et réducteur… Au début, j’ai eu du mal avec les personnages, que je trouvais caricaturaux, grossiers dans le trait, simplifié. Je me suis dit que ça allait évoluer, que la gentille gamine ou voisine se révèlerait fourbe et impliquée, que le jeune dans le couloir allait se montrer héroïque… Ben non, le méchant est bêtement méchant, le pauvre type est un pauvre type, la fille gentille est une fille gentille, etc. Aucun relief, une seule tenance, des personnages taillés dans le granit, qui n’évolue pas et qui sont mono-caractériel sans subtilité. Au début, j’ai eu du mal avec l’histoire. Je me suis dit que ça allait venir, qu’on aurait un truc genre documentaire révélant la vraie vie, un truc de dingue avec dix mille rebondissements ou en tout cas, une grosse surprise… Ben non, on a une histoire méga lisse, sans surprise, déjà vue moult fois sans un angle particulier qui la rendrait différente ou intéressante… Au début, je me suis dit que j’allais rentrer dedans… Ben non.Le 10/02/2024 à 14:20:49
Un duo de scénaristes très efficace qui proposent un polar au milieu de la banlieue française... Le tryptique pourtant très classique de drogue, police et galère sont admirablement bien représentés par le dessinateur Raphaël Pavard. Des idées inventives viennent dynamiser la lecture du récit, les couleurs sont magnifiques, les points de vue déconcertants, et les pleines pages... un régal ! Mention spéciale pour le papier qui est bien garni et rend la lecture d'autant plus agréable.Le 27/01/2024 à 19:31:01
Ravi de cette découverte. Un style efficace, une histoire rondement menée. Un coup de chapeau pour la mise en couleur qui sublime le dessin. J'espère que Raphaël Pavard nous livrera d'autres histoires bientôt !Le 17/01/2024 à 23:32:27
Une belle BD, bien menée par un scénario réaliste et touchant, laissant au lecteur sa part de découverte. Un très joli dessin, bien cadré, avec de belles perspectives et un souci du détail, servi par une mise en couleurs belle et originale. Belle complicité du trio scénaristes-dessinateur. et bravo pour avoir offert cette première à Raphaël PAVARD. Vous allez aimer Fatoumata !Le 15/01/2024 à 17:19:59
Depuis trois albums le duo Eacersall/Scala nous ravit par des histoires particulièrement immersives et cinématographiques dans le monde de la police dont est issu le second. Une sorte de pendant BD d’Olivier Marchal au cinéma et contrairement à celui-ci nos deux scénaristes ont l’intelligence de varier les sujets puisque après les indic dans GoSt111 et la police criminelle dans Cristal17 nous voilà transporté dans l’univers des « nourrices », ces habitants des Quartiers qui gardent discrètement les cargaisons de drogue, d’armes ou d’argent pour le compte des dealers. Avec une mise en scène sèche comportant peu de dialogues mais redoutablement efficaces pour faire monter la tension par de simplex cadrages, ils happent le lecteur qui peut être dubitatif eu commencement de la lecture avec le risque de déjà vu. Intelligemment ils font changer le regard sur cette femme qui semble pas bien maline en tombant dans les pièges insolubles de la banlieue (mariage africain imposé, mari évaporé, incapacité à gérer l’argent, heures passées devant des imbécilités TV,…) avant de nous montrer qu’avec ses moyens et sa détermination elle tentera de renverser la double mâchoire de son contact dans la police et de du caïd par qui tout a commencé. Comme dans tout récit social les auteurs nous parlent bien sur de la réalité de ces quartiers hors de la République (le truand rappelle fort à propos « ici la loi c’est moi ») où les paliers des barres d’immeubles font se croiser islamistes oppresseurs de compagnes, dealers, vieillards miséreux et femmes seules avec enfants. En tissant des liens entre les personnages, le scénario permet de parler aussi d’entraide et d’une forme de liberté qui ne dépend pas du niveau scolaire mais bien de la force de caractère. Réalistes, crédibles dans sa froide description d’un quotidien bien loin de nous, Eacersall et Scala parviennent à l’équilibre entre récit policier plein de tension et de suspens au travers de regards perçants, et description anthropologique de cet infra-monde où la police exploite les exploités et où la morale est bien moins exigeante au regard des difficultés matérielles. Les splendides dessins réalistes à l’aquarelle participent grandement à la qualité de l’album avec une maîtrise des éclairages saisissants et les limites inhérentes à cette technique (encrages très légers et manque de précision sur certaines scènes). Avec son titre intrigant et sa couverture fort réussie, les trois auteurs réussissent avec A mourir entre les bras de ma nourrice un nouveau carton passionnant à lire, qui assume la dureté réaliste sans sombrer dans le misérabilisme. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2024/01/10/a-mourir-entre-les-bras-de-ma-nourrice/BDGest 2014 - Tous droits réservés