Le 01/04/2024 à 09:53:06
Alfred vient de terminer sa trilogie italienne composée de « Come Prima » (paru en 2013) et « Senso » (2019). Ce sont des titres aux récits complètement indépendants mais dont le point commun est une sorte de définition de la dolce vita à la méditerranéenne. On va suivre Mimmo qui a 15 ans; c’est la période de vie où l’on est encore dans l’insouciance de l’adolescence et pas encore adulte. Il roule avec sa vespa d’un bout à l’autre, les cheveux dans le vent. Evidemment, la mise en image est magnifique avec ces paysages d’une petite ville côtière de la vieille Italie du Sud où la nature garde encore son authenticité mais ce calme précaire est menacé par les constructions d’hôtels pour touristes. Alfred est réellement dans la maîtrise de son art avec des progrès tout à fait considérables depuis que je le suis en tant qu’auteur avec le fameux « Pourquoi j’ai tué Pierre » paru en 2006. On peut dire que les couleurs chaudes égayent notre lecture. L’alchimie est quasiment parfaite. Le scénario suit une bande de gamins qui forment un groupe car le leader souhaite gagner un concours pouvant le faire passer dans une célèbre émission de variété avec de la notoriété à la clé. C’est presque un miracle que le casting s‘étendent aussi loin de la capitale Rome pour toucher cette bourgade perdue. Mimmo rêve d’être une star du rock afin d’échapper à son destin où il vit seul dans le désœuvrement avec un père complètement anéanti. Il y a certes un petit fond de mafia qui règle ses comptes avec le gouvernement afin d’isoler cette terre des touristes. Il sera également évoqué la résurgence du fascisme italien sous forme de tract ou de statuette à l’effigie du Duce. Cependant, cela ne sera absolument pas la thématique principale qui est beaucoup plus légère comme le dépassement de soi. J’avoue avoir beaucoup aimé cette douceur de vivre, ce récit qui nous emporte sous le soleil de l’Italie où tout demeure possible pour autant qu’on veuille bien s’accrocher. Au final, c’est un bel album qui nous propose une sympathique tranche de vie. Tiens, on a presque envie de boire un apérol en écoutant Bella Ciao ou Ti amor.Le 29/12/2023 à 10:19:27
J'avais adoré Come Prima et Senso, j'ai aimé cette bd toujours merveilleusement illustrée par Alfred. L'ambiance est toujours aussi authentique, douce et dure à la fois, les personnages (et notamment les personnes secondaires) bien écrits. La fin m'a toutefois moins plu, trop grand guignolesque à mon goût. Un bel hommage au cinéma italien et à ce pays hors du temps.Le 27/10/2023 à 08:15:14
Histoire sympa qui se lit bien, surtout grâce à la galerie de personnages tous plus croustillants les uns que les autres. L'histoire est une chronique sociale qui parle des rêves d'un adolescent dans un univers sclérosé où tout avenir semble bouché, malgré la beauté des paysages naturels qui pourrait laisser penser que la vie est douce dans ce coin du sud de l'Italie. Il y a des passages émouvants (Guido et sa maman), drôles (les bambinos qui ne font que des conneries), étranges (Mimmo et ses visions) ... Le dessin minimaliste mais très élégant d'Alfred est un vrai bonheur (pour qui aime ce style graphique); à la simplicité du trait pour dessiner les personnages s'oppose des représentations de paysages et de décors tout à fait remarquables et évocatrices. Les amateurs de l'auteur ne devraient pas être déçus.Le 17/10/2023 à 10:13:53
Une belle histoire, qui retrace des destins avec des horizons très différents. C'est cinématographique, comme beaucoup de BD d'Alfred. C'est une belle clôture de la trilogie italienne, avec Come Prima, que j'ai pu mettre en scène. La pièce est actuellement en tournée (compagnie Not me tender).BDGest 2014 - Tous droits réservés