Info édition : Mention Première Édition. Dossier documentaire 15 pages
Résumé: Depuis la dramatique attaque de mystérieux drones, au large de l'Islande, contre des appareils américains, russes et chinois, Tom Nolane cherche les coupables. Aidé par Mei, la belle pilote chinoise avec qui il s'est éjecté en Norvège, il arrive au Svalbard, une île isolée au-delà du cercle polaire. Un lieu discret où pourrait bien se cacher de vieilles connaissances : les membres du redoutable groupe Anarchy. Attachez vos ceintures pour la conclusion du diptyque entamé dans La Guerre de l'hiver !Zumbiehl, ancien pilote de chasse, a une crédibilité unique dans le milieu de la BD aéro. Il est ici rejoint par le talentueux Alberto Lingua, qui prend le relais d'Olivier Jolivet qu'il a assisté sur les derniers Team Rafale.
À
Tartous, en Syrie, un commando s’introduit brutalement dans une base logistique de l’armée russe et dérobe quatre missiles. Plusieurs mois après, les flottes françaises, américaines et chinoises, alors en manœuvre aux environs de l’Islande, dans un climat géopolitique tendu, sont attaquées par des drones (voir La Guerre de l’hiver). Tom Nolane et Mei Ling investiguent et repèrent leur ennemi, le groupe terroriste allemand Anarchy, qui prône la destruction des sociétés occidentales. Ils prennent la direction Svalbard, archipel norvégien situé dans l’océan Arctique, qui présente l’avantage d’être isolé. Sur place, les deux pilotes constatent que les agresseurs ont pu s’emparer d’un exemplaire du dernier modèle des engins automatiques furtifs russes. Y sont arrimés deux missiles, de la série de ceux qui ont été volés en Syrie. Le plan d’Anarchy est simple : attaquer un porte-avion américain en faisant croire que l’attaque vient de Russie ; puis s’en prendre à un bâtiment chinois, sans laisser de signature particulière. Cela devrait suffire, dans la tension internationale du moment, pour déclencher une nouvelle guerre mondiale.
Nuit polaire poursuit et achève le diptyque commencé avec La Guerre de l’hiver. Le récit s’appuie, en extrapolant très peu, sur les relations et enjeux géopolitiques actuels, dans lesquels la Chine a rejoint les deux blocs traditionnels de l’Est et de l’Ouest. Aux postures défensives habituelles, se superpose la folie d’illuminés cherchant à réaliser le chaos total, probablement afin de tout recommencer en mieux. La vraisemblance du scénario finit par effrayer. Par ailleurs, tous les éléments de la bande dessinée d’aventure, et particulièrement de ce sous-genre à succès que constituent les épopées aéronautiques (Tanguy et Laverdure, Buck Danny et autres Biggles), sont bien présents : vol d’aéronef, rôle prépondérant des éléments climatiques, capacité à improviser des héros, foi en des valeurs pacifistes, humanisme foulant au pied les nationalismes, confiance dans la technologie de pointe. L’adrénaline est sollicitée et accompagne cette lecture stimulante. Le sauvetage d’un équipage de méthanier en fâcheuse posture est ici particulièrement réussi.
Frédéric Zumbiehl (scénario) n’en est pas à son coup d’essai ; le dessinateur italien Alberto Lingua est un nouveau venu dans le genre, bien qu’il ait déjà réalisé Les As du Pacifique et beaucoup produit dans son pays natal, dans d’autres styles. Le premier livre une trame impeccable, au rythme maîtrisé et aux rebondissements pertinents. Le second nourrit tout cela d’un graphisme réaliste et dynamique qui sied parfaitement aux acrobaties aériennes et aux pointes de vitesse. Si nul ne cherchera ni ne trouvera avec Nuit polaire une once d’originalité, le lecteur se délectera par contre d’une histoire et d’une mise en images qui cochent toutes les cases. Mission accomplie.