Résumé: Le 26 août 1968, Robert Kennedy remporte la convention démocrate de Chicago. Il est désormais à deux pas de la Maison-Blanche. Parallèlement, Link poursuit son enquête sur l'attentat de Dallas ; et les révélations pleuvent, ce qui est loin de plaire à tout le monde. Link est désormais dans le viseur des comploteurs qui ont tué JFK, ils ne reculeront devant rien pour qu'on ne révèle pas le plus grand complot de l'Amérique...
E
t si Bobby K n'avait pas été assassiné ? Chercherait-il à venger son frère et à redresser son pays ? Voilà les questionnement de départ de ce diptyque consacré à l'ascension fictive de Robert Kennedy dans des USA en plein chaos social.
Cette dernière partie débute en aout 1968, date à laquelle il se trouve en lice pour remporter la place de candidat à la présidentielle dans le camp des Démocrates. Il parvient à stopper la répression d'une manifestation avant d'être lui-même la cible d'une attaque. S'agit-il d'une action de "l’État profond" ? Ce groupuscule, dont certains membres pensent que Bobby serait un agent des Russes, ne recule devant rien pour lui nuire et, pire, il aurait un lien avec les évènements de Dallas. Pour percer ce mystère, Black Robert, alias le chevalier noir de Camelot, compte sur Link, un ancien des Tiger Force du Vietnam, pour poursuivre son enquête, quitte à le mettre en danger.
Jean-Pierre Pécaud signe un très bon scénario. L'imagination de cet auteur nourrit depuis des années cette série. Sa maitrise d'une forme de détournement historique est étonnante. Il parvient toujours à surprendre ses lecteurs avec une histoire plausible, redorant le blason de ce genre littéraire qu'est l'utopie. Ainsi, dans cet album, certains évènements qui ont bien eu lieu ont une autre conclusion ou ils permettent de faire bifurquer l'intrigue vers un autre lieu, comme Mexico où Link croit tenir la piste de Lee Harvey Oswald. Le contexte est maitrisé et utilisé efficacement pour donner la touche de réalisme qui convient au cahier des charges de cette collection Jour J. Autrement dit, il y a juste ce qu'il faut comme informations pour donner le cadre et faire plonger les bédéphiles dans le récit. De plus, le scénariste place intelligemment des personnalités politiques ayant bien existé, afin de densifier et de rendre crédible l'ambiance de paranoïa qui régnait dans cette décennie.
L'aspect graphique est assuré par Denys, qui collabore à Jour J depuis 2015. L'esthétique classique qui émane de son trait colle parfaitement à l'ambiance. Les figures historiques sont très ressemblantes aux portraits et images que l'on connait d'elles. Le dessinateur maitrise aisément les scènes d'actions ainsi que le découpage des planches pour amener les flash-backs de Link ou pour créer un dynamisme dans les nombreuses séquences de dialogues. Son travail est souligné avec talent par le choix des couleurs effectué par Scarlett Smulkowski.
La seconde partie du Chevalier noir de Camelot est un album très agréable à lire et qui complète de belle manière la saga Jour J.
Les avis
DimVanJack
Le 22/08/2023 à 23:53:35
Jean Pierre Pécau continue de nous ravir de sa plume, il utilise avec intelligence des théories circulant encore concernant Kennedy et son entourage, réutilise à sa manière certains éléments tout en proposant des données supplémentaires provenant de son imagination et surtout d'une manière romancé qui captive de bout-en-bout. Il y a un côté alternatif propre à la série et je dois dire qu'on arrive à avoir des surprises, même quand on a l'habitude de lire cette série. Le parcours de Link est toujours aussi captivant et bien que le personnage soit plongé dans les grands évènements de cette période de notre Histoire, il n'en oublie pas d'écrire sur son personnage et sur ses traumatismes, j'ai beaucoup aimé comment par le prisme de ses traumatismes, le personnage est sublimé. La force de cet ouvrage, comme des autres de la série, est de proposer des éléments, des personnages qui semblent tout droit sortis des livres d'Histoire alors qu'il n'en est rien. J'aime cela, car les surprises et le plaisir à la lecture n'en est que plus intéressant. J'ai lu pas mal de choses concernant Kennedy, notamment à la BU à l'époque et j'y allais un peu à reculons, mais au final, comme le reste de la série, le plaisir est là. Les dessins ne sont pas en reste et le côté documentaire habituel de la série est pratiquement délaissé pour une approche plus américaine du récit, j'ai souvent eu les Hommes du Président en tête. J'aime beaucoup le trait de l'artiste, c'est dynamique, c'est frais et on veut en voir plus. Ce fut excellent et on en redemande encore.