Résumé: Après le déracinement et l'exil,le long chemin pour retrouver une terre d'accueil. Amir, réfugié syrien passionné de cuisine, est en France depuis quelque temps quand il perd le peu qu'il avait dans l'incendie de son squat. Solange est infirmière : ce soir-là, elle participe à une maraude, rencontre Amir et l'écoute. Ils sympathisent, elle propose de l'héberger, de lui faire une place dans son petit monde. Amir fait la connaissance des enfants de Solange, plus ou moins chaleureux, et du très jovial Jack, son mari. L'accueil s'improvise ! Mais... c'est du côté de son père que ça coince. Marcel, un bonhomme aigri au racisme bien ancré, tient un petit restaurant avec Héléna, la soeur de Solange. Lorsqu'il tombe malade, Amir, spontanément, propose de le remplacer aux fourneaux...
Un dessin frais et moderne de Adrián Huelva parcourt "Les Pays d'Amir", un trait qu'on pourrait associer à celui de Jordi Lafebre, en plus rectiligne. A part quelques perspectives douteuses et des cheveux sans volume pour les personnages féminins, le dessin est dynamique, la couleur apporte également une belle énergie à l'ensemble. Concernant le scénario, il est simple, raconté de manière fluide mais manque de personnalité, "La Cuisine de mon Père" nom du restaurant familiale est d'une logique implacable certes, mais un peu plus de recherches dans les faits et les personnages aurait permis une meilleure approche et de mieux rentrer dans l’œuvre, en plus des clichés qui ont la vie dure (Ex : le grand-père raciste). Les recettes de cuisine pendant la lecture en double page permettent une transition et de faire des coupures, en racontant un peu plus le passé d'Amir. En résumé, c'est un bon cru auquel il manque un peu d'imagination pour donner à cette BD tout son potentiel.