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ew York, novembre 1929, le "Liberté" attend d'appareiller pour Le Havre. Le luxe à bord jure avec la crise qui fait rage aux Etats-Unis. Le fameux Krach décime les ex-capitaines d'industries et autres anciens nababs qui préfèrent le suicide au déshonneur de la faillite. Une croisière transatlantique devrait faire oublier aux passagers une époque décidément bien morose. Oui mais voilà, une fois à bord, un jeu de massacre semble s'organiser et les riches passagers disparaissent les uns après les autres. Difficile de faire son métier dans ces conditions lorsqu'on est groom comme Philou ou comme son ami steward. A moins de se transformer le temps d'une traversée en véritable Hercule Poirot...
Un décor en huis-clos digne d'une Agatha Christie, un jeu de massacre non moins digne de la reine du polar, voilà les ingrédients du Septième tueur. L'humour également est au rendez-vous avec une vision acerbe de cette haute société qui a su surnager dans la débâcle de 1929. Philou, groom roux de son état et accessoirement personnage principal et observateur attentif, n'est pas sans nous rappeler l'autre groom star de la BD. Quant au dessin de Pierre Guilmard, il lorgne franchement vers ses illustres aînés de la ligne claire. Cela suffit-il à faire de cet album, un album à retenir ? Sans doute non, car si les références sont illustres, la comparaison en est d'autant plus sévère même si ici, point de prétention manifeste.
Il reste juste un album en décalage avec son temps, un peu suranné, dont l'intrigue, pas si opaque que cela, ne maintient pas le lecteur en haleine plus de quelques pages. Reste le ton, clairement orienté vers la dérision, et deux antihéros assez sympathiques.
Quelle suite pour Liberté ? Espérons la prochaine escale plus dynamique et plus surprenante.