A
u cœur de la Nation se niche la Région, et ses pittoresques villes de Village Natal, Bourg sur Ville ou Lieu Commun. Mais la Région s'est rebellée contre la Nation qui veut lui interdire de pratiquer le métier de ses ancêtres, celui que tous les habitants ont têté en même temps que le lait de leur mère : la contrebande. Et des groupuscules armés jusqu'aux dents se forment afin de prendre la main sur cette terre de traditions. Comment la Nation réagira-t-elle à cette poussée séparatiste ?
Les deux premiers tomes de La Région ont planté, puis développé le décor de cette satire des indépendantistes de tous poils, et ce troisième et dernier tome y apporte une conclusion en forme de porte ouverte, qui ne termine pas réellement l'aventure. On reste sur sa faim, mais ce genre d'histoires ont-elles réellement une fin ? Denis Roland s'éloigne un peu de l'humour de L'Héritage des Trente Velus, se concenrtant plus sur l'avancée de son scénario que sur la description des mœurs Régionales... Une description qui aurait d'ailleurs pu finir par lasser. Le dessin de Jérôme Jouvray, lui, évolue vers la simplicité, perdant en détails ce qu'il gagne en expressivité. Les visages, même esquissés en quelques lignes, trahissent mieux la peur, l'étonnement ou la joie que certains "chef-d'œuvres graphiques" trop figés. Quant à la palette d'Anne-Claire Jouvray, travaillant plus dans les aplats que pour Lincoln par exemple, elle atténue le côté parfois trop réaliste du trait pour laisser place à une Région inlocalisable.
Pour résumer, et en quatre mots comme en cent : vive la Proutasse libre !