P
ar une nuit de pleine lune, une décapotable rouge fend les ténèbres. A son bord, Wanda et Alan Jones se dirigent vers la frontière mexicaine. Les intempéries les contraignent à modifier leur itinéraire et les voilà perdus dans le village désertique de Cuba de La Frontera. Dans l'unique bar du coin, tout le monde se connaît et tout se sait très rapidement. Deux inconnus ayant quelque chose à cacher se remarquent aisément. Les évènements s’accélèrent de manière tragique lorsque Wanda croise Slim, son ancien amant.
Voilà une bande dessinée qui ne restera pas dans les mémoires. La collection Grafica opterait-elle pour une nouvelle ligne éditoriale ? Les éditions Glénat cherchent-elles à y mettre un certain nombre de nouvelles séries pour y justifier le format et surtout le prix ? A la lecture de La Frontière, ces questions méritent d’être posées. Il n’y a rien de convaincant dans cette nouvelle série. Un road-movie qui n’en est pas un, un polar n’en ayant pas la saveur. Le scénario reste malheureusement ennuyeux. Que reste-t-il pour maintenir le lecteur en éveil, si ce n’est la vulgarité affichée par la jeune femme au fil des pages ?
Le dessin peine également à captiver le lecteur. La raison en est très simple, il s’agit d’une mauvaise coordination entre le trait et la mise en couleurs. De trop fréquents coups de crayons entourent les nombreuses ombres sur les personnages donnant cet effet désagréable de taches sur la peau. Les visages y perdent toute consistance et tout relief. Pourtant les pages recèlent quand même quelques atouts, notamment au niveau du travail sur les décors.
Pour être présents et vus dans les linéaires dans un contexte de production de masse, les éditeurs de bandes dessinées semblent se résigner à signer un nombre de projets toujours plus important. Cette politique de la quantité, qui s'opère souvent au détriment de la qualité, est-elle vraiment payante ? Il y a peut-être des limites, des frontières à ne pas dépasser.